Communauté d’agglo du Pays basque : des sites internet accessibles (64)
La communauté d'agglomération du Pays basque propose à ses 158 communes un socle technique mutualisé, pour créer des sites internet accessibles et éco-conçus. Une solution open source ouverte à toutes les collectivités prêtes à se lancer.
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Le référentiel général d'amélioration de l'accessibilité (RGAA) qui impose que les sites internet des collectivités soient accessibles à tout citoyen, qu’il soit ou non en situation de handicap, représente un défi de taille, technique, humain et budgétaire. C’est une exigence difficile pour des territoires comme celui de la communauté d’agglomération du Pays basque (CAPB) où 115 communes comptent moins de 1 000 habitants. « Il faut non seulement avoir un site accessible, mais aussi le prouver, en faisant réaliser un audit », explique Claire Sarthou, cheffe de projet en charge de la mission accessibilité de l'agglomération.
Un socle commun 100 % conforme
Dès 2019, les élus des commissions d'accessibilité – réseau qui pilote l'ensemble des dossiers accessibilité, numérique ou non sur le territoire - ont demandé la création d'une solution mutualisée. Et Elgarweb, plateforme open source, a vu le jour, développée avec le soutien du Plan de relance. Le principe ? « Nous fournissons aux communes l'enveloppe, comme une maison à aménager, qui est déjà aux normes. Ensuite, chaque commune choisit librement son prestataire pour personnaliser contenu, couleurs et mise en page », détaille Claire Sarthou. Le socle technique, basé sur le logiciel de gestion de contenu français Translucide, est 100 % conforme au RGAA, dès sa livraison. En outre, la plateforme intègre dès sa conception les principes de sobriété numérique. Tous les sites produits affichent un éco-index des scores entre A et C.
Un accompagnement sur mesure
En plus de l'outil technique, le dispositif prévoit un accompagnement gratuit par la CAPB. La mission accessibilité forme les contributeurs à la prise en main de l’outil et à la production de contenus accessibles. Des mécanismes d'auto-contrôle sont intégrés au back-office : alerte sur les images sans texte alternatif, détection des paragraphes vides… « On ne peut jamais être totalement à l'abri d'erreurs, mais ces outils permettent de limiter drastiquement les non-conformités », observe la cheffe de projet. Les quinze communes de plus de 5 000 habitants disposent d'un référent accessibilité numérique formé, tandis que la communauté d’agglomération joue ce rôle pour toutes les autres.
Des économies substantielles
Les petites communes réalisent de sensibles économies. Le coût de création d'un site ne dépasse pas 6 000 à 7 000 euros, contre 14 000 à 20 000 euros auparavant. Mieux encore : les audits d'accessibilité sont réalisés gratuitement par la mission accessibilité, qui a formé deux agents auprès d'Access42, société de conseil spécialisée. « Nous n'auditons que les parties modifiées par la commune, le socle commun étant déjà conforme », précise la cheffe de projet. Pour renforcer encore l'attractivité du dispositif, la CAPB a voté un dispositif de fonds de concours : 50 % du coût peut être pris en charge, dans la limite de 2 000 euros pour les communes de moins de 5 000 habitants.
Un modèle testé et approuvé
Trois communes pilotes ont ouvert la voie : Ciboure, 5 957 habitants, qui a porté le développement du socle, Lahonce, 2 736 habitants, et Saint-Pée-sur-Nivelle, 7 238 habitants. Cette dernière a volontairement fait appel à un prestataire différent, pour vérifier la portabilité du dispositif. À ce jour, une douzaine de sites est publiée, dont Ainhoa, 665 habitants, Itxassou, 2 164 habitants, ou encore Urrugne, 10 594 habitants. Tous affichent des rendus différents, preuve de la liberté laissée aux communes dans leur expression graphique et éditoriale.
Un outil réutilisable
Selon la volonté des élus, l'ensemble du projet a été développé en open source. Ciboure a rétrocédé gracieusement le socle commun à la communauté d’agglomération, qui en assure désormais l'hébergement et la maintenance. Mais la démarche va plus loin : « N'importe quelle collectivité en France peut récupérer notre travail. C'est un bien commun », insiste Claire Sarthou. Et lorsqu'une commune développe une nouvelle fonctionnalité d'intérêt général, elle s'engage, via la charte Elgarweb à la reverser au pot commun. Un cercle vertueux qui enrichit progressivement la plateforme au bénéfice de tous.
La solution de création de site de la communauté d’agglomération du Pays basque
- 158 communes concernées, dont 115 comptent moins de 1 000 habitants et 89 sans site internet
- 12 sites publiés à ce jour.
- Coût de création moyen : 6 000 à 7 000 euros (contre 14 000 à 20 000 euros)
- Fonds de concours : 50 % du coût (avec une participation maximale de 2 000 euros) pour les communes de moins de 5 000 habitants
- Plateforme développée pour 17 000 euros TTC, portée par la commune de Ciboure, avec le concours du Plan de relance
- Éco-index des sites : entre A et C
Communauté d'agglomération du Pays basque
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