France Travail : Régions de France travaille son contre-projet

A l’occasion de son congrès, Régions de France a annoncé le lancement d’une étude visant à "préfigurer" France Travail.  Objectif : définir les scénarios possibles d’un "service public régional de l’emploi et de la formation professionnelle".

Projet contre projet. Alors que le gouvernement a annoncé une mission de "concertation et de préfiguration relative à France Travail", menée par le Haut-commissaire à l'emploi et à l'engagement des entreprises Thibaut Guilluy, Régions de France compte avancer ses propres propositions pour simplifier l’organisation institutionnelle des politiques d’emploi et de formation. Le 20 juillet dernier, gouvernement et régions se sont engagés sur un programme de travail commun visant à "garantir la coordination" nécessaire à l' "efficacité de l'action publique" en faveur du plein emploi (lire notre article du 21/07).

Consultation jusqu’à la fin novembre

A l’occasion de son 18e congrès qui s’est tenu la semaine dernière, Régions de France a partagé les premiers constats d’une étude confiée au cabinet Elezia Conseil (voir aussi notre article du 16 septembre 2022). Ses conclusions attendues pour l’automne, viseront à définir les "scénarios possibles" d’une préfiguration d’un service public régional de l’emploi et de la formation professionnelle. Partenaires sociaux, départements, communes et intercommunalités seront sollicités d’ici à la fin novembre dans le cadre de cette étude.

Le document diffusé vendredi 16 septembre illustre ainsi la complexité actuelle de la "mosaïque institutionnelle de l’emploi et de la formation", éclatée par publics (demandeurs d’emplois, jeunes, salariés, entreprises) et instances de décision (État central, collectivités locales, partenaires sociaux…). Avec, à la clé, une "concurrence des dispositifs", "une perte de visibilité et de lisibilité locale pour le bénéficiaire" et un "manque de réactivité dans les réponses apportées aux entreprises et aux individus".

Benchmark européen

Régions de France plaide pour que l’échelon régional obtienne l’autorité de coordonner l’ensemble des acteurs du service public de l’emploi. Il s’agit de "consolider et d’animer sur son territoire le continuum des compétences (développement économique, orientation, formation, emploi), comme celui des parcours, du lycée jusqu’à la fin de la vie active". L’étude d’Elezia Conseil rappelle ainsi que la disparité territoriale de la situation de l’emploi justifie la nécessité de "plans intégrés pilotés par les régions". Et de souligner que la région est "plébiscitée comme animatrice du territoire sur l’emploi et la formation" dans cinq pays : l’Allemagne, la Belgique, le Danemark, l’Espagne et l’Italie.