Journée contre la précarité énergétique : les associations alertent contre un phénomène qui s’amplifie

Ce 18 novembre se tient la cinquième édition de la Journée contre la précarité énergétique. À cette occasion, la Fondation pour le logement des défavorisés, qui la coordonne sur le territoire national, et les co-organisateurs alertent sur le nombre de plus en plus important de ménages en difficulté pour accéder à l’énergie. Et s’inquiètent de perspectives budgétaires et réglementaires qui devraient aggraver le problème.

En 2025, plus d’un Français sur trois (35%) a souffert du froid dans son logement, rapportent les organisateurs de la Journée contre la précarité énergétique. Un chiffre qui a plus que doublé en cinq ans : il s’établissait, en 2020, à 14%. Très logiquement, le nombre de ménages en difficulté pour payer leurs factures énergétiques progresse lui aussi, de 28% l’an dernier à 36% en 2025. Mais outre le froid, la précarité énergétique s’insinue aussi l’été, lorsque la température apparaît excessive dans les logements. Et sur ce plan, un Français sur deux (49% précisément) a pâti d’une chaleur excessive chez lui. 

Cinq ans après sa première édition, la Journée contre la précarité énergétique continue à marteler ses messages. Pointant cette année que 3,1 millions de ménages doivent réaliser un effort excessif (plus de 8% de leurs revenus) pour payer leurs consommations d’énergie. 

Des aides financières aux ménages en baisse

Aux yeux des organisateurs de cette journée de sensibilisation et de communication, en particulier à destination des pouvoirs publics, tous ces phénomènes ont été renforcés, en 2025, par le retard dans le versement des chèques énergie. Un délai causé entre autres choses par le vote décalé du budget 2025. En outre, ils jugent leurs montants insuffisants, et réclament qu’à tout le moins ils soient indexés sur l’inflation intervenue depuis 2019, date depuis laquelle ils n’ont pas augmenté. 

L’autre gros sujet de préoccupation l’an dernier tient aux reculs, suspensions, baisses des montants des aides, de MaPrimeRénov. Un "stop and go" dénoncé par les acteurs du secteur de la lutte contre la précarité énergétique, de même que la révision des diagnostics de performance énergétique. Mécaniquement, elle a écarté 800.000 logements du "stock" des passoires thermiques, qualificatif qui protégeait les locataires en interdisant aux bailleurs de signer de nouveaux baux. Autre effet pervers : les habitants de telles passoires thermiques exclues du marché locatif ne peuvent plus prétendre aux mêmes aides pour rénover leur logement. 

À mille lieues des ambitions affichées

De quoi conduire Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation pour le logement des défavorisés, à considérer que les politiques publiques ne sont pas à la hauteur, notamment de l’objectif de rénovation de 700.000 logements par an. "Arrêter une aide parce que c’est un succès, c’est un signal inquiétant", commente-t-il. 

Les acteurs du réseau, à n’en pas douter, restent attentifs à la discussion en cours au Parlement du projet de loi de finances pour 2026. Ils redoutent de nouvelles coupes budgétaires, comme celles qui se profilent à l’endroit des bailleurs sociaux dont l’enveloppe pour les rénovations énergétiques pourrait se révéler inexistante. En 2024 et 2025, elle comprenait 200 millions d’euros. Une somme modeste au regard du budget global de l’État, mais un vrai coup de pouce pour améliorer le quotidien des ménages les plus modestes vivant dans un logement social.

Pour connaître la liste des événements organisés partout en France à l’occasion de cette journée, cliquez ici.

 

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