La consommation d'énergie en baisse dans le bâti scolaire
Une étude du cabinet Akéa énergies place les bâtiments scolaires au premier rang de la consommation d'énergie des collectivités. Cependant, cette consommation a baissé ces dernières années, notamment sous l'effet des importantes rénovations énergétiques entreprises.
© Nicolas DUPREY/ CD 78 CC BY-ND 2.0
Les bâtiments scolaires représentent près d'1/3 de la consommation d'énergie des collectivités, mais la dynamique de rénovation énergétique dont ils font l'objet a fait baisser cette consommation ces dernières années, révèle une étude d'Akéa énergies, un bureau d'études spécialisé dans la performance énergétique, dévoilée ce 17 novembre 2025 à l'occasion du Salon des maires et des collectivités locales.
Cette étude – qui s'appuie sur l'analyse de factures d'énergie de 2.400 bâtiments scolaires d'une surface moyenne de 1.450 mètres carrés émises entre 2018 et 2023 – estime que les bâtiments scolaires représentent 29,4% de la consommation d'énergie des collectivités, devant les équipements sportifs (16,7%), les bâtiments administratifs (16,4%) et les infrastructures culturelles ou de loisirs (10%).
"Un parc scolaire ancien et énergivore"
La prédominance des consommations d'énergie par le bâti scolaire s'explique par plusieurs facteurs. D'une part, l'importance des surfaces dédiées à l'éducation, et en particulier des salles accueillant des élèves en bas âge (maternelle et élémentaire) qui exigent un certain niveau de confort thermique. D'autre part, par le fait que la plupart des petites communes possèdent peu de piscines, installations particulièrement énergivores et consommatrices d'eau, et ce alors que 90% des bâtiments étudiés sont situés dans des communes de moins de 10.000 habitants. Enfin, par la vétusté du parc immobilier scolaire, la grande majorité des quelque 52.000 des écoles françaises ayant été construites avant 1950, ce qui fait dire aux auteurs de l'étude que "le parc scolaire constitue un ensemble ancien et énergivore".
Malgré, ou en raison de ces handicaps, la performance énergétique des établissements scolaires est une priorité pour les collectivités territoriales, au point que 9 collectivités sur 10 ont fait de la rénovation énergétique des écoles une priorité de leur mandat actuel (lire notre article du 8 octobre). En mai 2025, on apprenait en outre qu'ÉduRénov, le programme de la Banque des Territoires et de ses partenaires dédié à la rénovation énergétique des bâtiments scolaires publics, lancé en mai 2023, avait déjà bénéficié à 5.001 établissements scolaires, soit la moitié de l'objectif de 10.000 rénovations fixé à l'horizon 2027 (lire notre article du 22 mai).
Une consommation en recul de 10%
L'étude d'Akéa énergies nous en dit plus sur les effets de ces rénovations. Si la hausse moyenne du coût de l'énergie de 100% entre 2022 et 2023 a bien entendu pesé à la baisse sur les consommations d'énergie, leur diminution s'explique également par "une tendance accrue à la sobriété énergétique et aux économies d'énergie" rendues possibles par les travaux sur les bâtiments. Ainsi, la consommation moyenne par élève a reculé de 10% depuis 2018, atteignant 1.145 kWh d'énergie finale en 2023. Les écoles étudiées affichent dorénavant "une performance moyenne de 81 kWh d'énergie finale/m², proche des objectifs du décret tertiaire à horizon 2030 (93 kWh d'énergie finale/m²)". De plus, avec une telle consommation d'énergie finale, "les établissements scolaires se situent en dessous de la moyenne de l'ensemble des bâtiments du secteur public".
Devant ce tableau optimiste, l'étude d'Akéa énergies met toutefois en garde : "En été, les établissements scolaires sont de plus en plus exposés à des vagues de chaleur intenses et fréquentes [...]. Le manque de confort thermique dans les écoles durant la période estivale devient de plus en plus problématique pour les collectivités." Une situation qui pourrait se traduire par une hausse des consommations d'énergie afin, cette fois, de refroidir les salles de classe.