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Restauration scolaire - La FCPE demande aux collectivités de respecter les recommandations nutritionnelles dans les cantines

"On nous a promis plusieurs fois une loi, mais ça fait deux ans qu'on se fait balader", a déploré Jean-Jacques Hazan, président de la fédération de parents d'élèves FCPE en annonçant, lors d'une conférence de presse le 13 avril, que sa fédération allait intervenir sur le sujet de l'équilibre nutritionnel des repas servis dans les cantines scolaires, auprès des parlementaires et des collectivités locales. En effet, en octobre 2008, la fédération réclamait déjà l'élaboration d'une loi-cadre reconnaissant le statut de la restauration scolaire comme service public à part entière (lire : "La FCPE demande une loi-cadre pour la cantine").
Avec l'Association des maires de France (AMF) pour la restauration en primaire, l'Assemblée des départements (ADF) en collèges et l'Association des régions (ARF) en lycées, la FCPE entend aujourd'hui chercher "une nouvelle écriture possible des règles" de l'équilibre nutritionnel. Elle demandera aux communes et collectivités territoriales de respecter les recommandations nutritionnelles. Rendre obligatoire ces recommandations est une des dispositions du projet de loi de modernisation de l'agriculture, qui sera examiné au Sénat à partir du 17 mai et pourrait être adopté d'ici l'été. Cette disposition figurait déjà dans la loi Bachelot adoptée l'été dernier mais avait été recalée au Sénat.
Au moins 10 crudités en entrée sur 20 repas, des limites pour les plats trop gras ou trop sucrés, du calcium, des protéines, des vitamines... les recommandations existantes, "trop peu appliquées" dans les cantines, doivent faire l'objet d'une loi, a réaffirmé Jean-Jacques Hazan. Sur les 36.000 communes françaises, quelque 22.000 ont une école et 18.000 une restauration structurée et la FCPE estime que seules environ 2.000 communes (sur ces 18.000) prennent en compte les recommandations.
Celles-ci ont été établies par le Groupe d'étude des marchés de restauration collective et de nutrition (GEM-RCN). Le GEM RCN conseille aux professionnels de la restauration collective d'utiliser avec modération le sucre ajouté, de varier les huiles, d'éviter certaines margarines. Il souligne aussi la nécessité pour les équipes de restauration collective d'être formées à la nutrition et entourées de personnels qualifiés, tels les diététiciens. "Garantir la qualité nutritionnelle des rations servies en restauration scolaire est vraiment une priorité de santé publique", alors qu'un enfant scolarisé sur deux mange à la cantine (soit six millions) a expliqué lors de cette conférence de presse, Nicole Darmon, chercheuse en nutrition à l'Inserm, l'Inra et aux universités Aix-Marseille I et II. "C'est une garantie de bonne prévention de l'obésité mais aussi des maladies chroniques, et ce tout au long de la vie", a-t-elle ajouté. En France, 16% des 3-14 ans sont en surpoids ou obèse, un taux qui monte à 22% chez les enfants de milieux défavorisés. La FCPE lance cette campagne avec l'Association nationale des directeurs de la restauration municipale (ANDRM), l'Association française des diététiciens nutritionnistes (AFDN) et le Club experts nutrition et alimentation (Cena).


Catherine Ficat avec AFP