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Environnement / Tourisme - L'AMF et 1.000 collectivités mobilisées pour des Vacances propres

La campagne "Gestes Propres - Vacances propres" 2014 a été lancée, le 18 juin, en présence notamment du président de l'Association des maires de France (AMF) et du directeur général d'Eco-Emballages. Pour cette 44e édition, "Vacances propres" – projet porté par l'association Progrès et Environnement – entend lancer un "appel à la coresponsabilité" pour diminuer l'abandon de déchets sauvages dans les espaces naturels. L'association, créée en 1971 par des chefs d'entreprises de produits de grande consommation, mise sur les ingrédients qui ont jusque-là assuré le succès de l'opération : une campagne de communication massive et de multiples partenariats.

1.000 collectivités, des ports et des gares mobilisés

Des partenariats avec des collectivités locales, d'abord, sous l'égide de l'AMF, engagée dans la démarche depuis deux ans. Les communes et intercommunalités sont aux alentours de 1.000 à être mobilisées, en relayant la campagne, mais surtout en installant des poubelles supplémentaires sur leur territoire. En 2013, cela donne : 30.000 poubelles, 2,5 millions de sacs utilisés et 25.000 tonnes de déchets collectés sur les plages, à la campagne ou encore à la montagne.
Quant aux entreprises partenaires, elles soutiennent abondamment la démarche, permettant ainsi de financer les quelque 20.000 affiches placardées dans toute la France. En 2014, la SNCF s'associe aussi à l'opération, avec des opérations de sensibilisation prévues dans certaines gares à Paris, Bourg-Saint-Maurice (Savoie) ou encore Arcachon (Gironde). Comme en 2013, l'association sera également présente sur le parcours du Tour de France, en prévoyant de distribuer 100.000 sacs aux spectateurs. Outre les amateurs de cyclisme, Vacances propres s'adresse aux plaisanciers, avec l'opération "Je navigue, je trie" qu'elle se prépare à mener avec 25 ports labellisés Pavillon bleu. Enfin, l'association participe à une trentaine d'autres événements, principalement des festivals et des compétitions sportives.

57.000 tonnes de déchets sauvages : une estimation à affiner  

Une visibilité certaine, donc. Au-delà, l'association cherche à affiner sa connaissance de la quantité de déchets sauvages présents dans l'espace public : 57.000 tonnes, estime-t-elle prudemment. Mentionnant "un fort taux d'incertitude" pour ce chiffre "probablement en deçà de la réalité", Vacances propres donne le détail par type d'espace : 28.000 tonnes sur les routes, 27.700 sur les rives des cours d'eau et en flottaison, 1.200 tonnes par an sur les plages et 170 tonnes abandonnées sur les pistes de ski.
Au niveau européen, le jeune Réseau européen de la propreté -Clean Europe Network-, que Vacances Propres et l'Association des villes pour la propreté urbaine (AVPU) ont contribué à fonder en mars 2013, s'attache à développer une méthode commune aux organisations membres pour mesurer la quantité de déchets sauvages.
Pour le médecin-explorateur Jean-Louis Etienne, parrain de l'édition 2014 de la campagne "Vacances propres", "ce qui nous heurte, c'est la partie visible". Mais pour lui, l'enjeu n'est pas que touristique. Il y a un danger environnemental et sanitaire, notamment avec "la dégradation en mer de ces substances".

Education à la propreté

Ainsi, pour mieux adapter ses actions de sensibilisation, l'association se penche sur les liens entre les pratiques des vacanciers et leur degré de sensibilisation déclarée. En effet, selon une enquête menée par Vacances Propres et Market Invest auprès de 500 personnes, 95% des Français disent ne rien jeter en dehors de leurs poubelles.
L'écart entre des citoyens qui se déclarent majoritairement vertueux et des déchets sauvages pourtant bien réels, le sociologue Denis Blot l'explique par le type d'éducation à la propreté que l'on reçoit : "Nous avons appris à être propres dans notre espace intime." Ce qui explique, par exemple, que l'on ramasse un déchet dans son jardin, mais pas forcément dans un parc public. Mais, ajoute-t-il confiant, "l'étendue géographique de notre sensibilité à l'environnement" s'élargit : peu à peu, nous avons le sentiment d'habiter "notre logement, notre rue, la planète toute entière".
Cette évolution, Jacques Pélissard la perçoit aussi: "le citoyen commence à s'impliquer dans la gestion des espaces publics". En ces temps de disette budgétaire pour les collectivités, le président de l'AMF y voit, outre des bénéfices pour l'environnement et le lien social, un intérêt financier.