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Emploi - Laurent Wauquiez ne veut "pas lâcher" les services à la personne

"Les services à la personne ont été notre bouclier pendant la crise, ils doivent être notre arme de l'après-crise." C'est ainsi que Laurent Wauquiez, secrétaire d'Etat chargé de l'emploi, a qualifié le secteur, à l'occasion de la troisième édition du Salon des services à la personne qui s'est déroulé du 19 au 21 novembre 2009 à Paris. Le secteur a bien résisté à la crise économique et financière que traverse la France depuis plusieurs mois. En 2008, les services à la personne ont ainsi connu une croissance de 10% de leur chiffre d'affaires, qui s'établit à 15,6 milliards d'euros, contre 14 milliards d'euros en 2007. Depuis 2006, le secteur a permis la création 100.000 nouveaux emplois par an, soit un nouvel emploi sur six. Pour 2009, les chiffres, un peu à la baisse à cause de la crise, n'en demeurent pas moins satisfaisants, d'après Laurent Wauquiez. "Le secteur a créé 35.000 emplois cette année, et nous espérons atteindre 50.000 d'ici à la fin de l'année", a-t-il précisé. Principales explications de ce dynamisme : les tendances démographiques, avec un vieillissement de la population, les aspirations des particuliers à mieux concilier vie personnelle et vie professionnelle, l'informatisation des foyers… Le plan II des services à la personne, lancé en mars 2009 par le gouvernement, a également permis de développer le secteur. Avec ce dernier plan, 1,3 million de foyers ont reçu 200 euros de chèque emploi service universel (Cesu), et de nouvelles activités, comme la prévention des accidents de la vie courante au domicile, les audits éco-habitat ou le soutien scolaire en mini-groupes dans les zones urbaines sensibles (ZUS), se sont ajoutées aux activités bénéficiant de réduction d'impôt. "Il faut tirer le secteur vers le haut pour éviter que ce soit considéré comme des emplois au rabais", a souligné Laurent Wauquiez. La professionnalisation est donc toujours au cœur des réflexions du ministre et la démocratisation en est la prochaine étape. "Mon obsession, c'est la classe moyenne modeste, a-t-il déclaré. Comment faire pour que plus de familles puissent avoir accès à ces services ? Il y a un gros travail de fond à mener." Mais avant, le ministre va devoir défendre la cause des services à la personne devant les parlementaires. Dans le cadre des discussions autour du projet de loi de finances 2010, l'Assemblée nationale a adopté un amendement de Lionel Tardy, député de la Haute-Savoie, qui vise à exclure les entreprises de soutien scolaire du bénéfice du crédit d'impôt. Avec cet amendement, l'aide fiscale sera réservée à l'aide scolaire à domicile fournie par des particuliers ou des associations à but non-lucratif. "On ne va pas fragiliser le secteur en remettant en cause certaines de ses dispositions, a assuré Laurent Wauquiez, avec les services à la personne on a créé de l'espoir, c'est un secteur que je ne veux pas lâcher."

 

Emilie Zapalski