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Les acteurs du logement d'insertion et de l'habitat des jeunes veulent des précisions sur le périmètre du Ségur

Les interrogations et les demandes autour du périmètre des revalorisations issues du Ségur de la santé ou de la conférence des métiers sociaux se poursuivent. Après l'appel du Synerpa à étendre aux services d'aide et d'accompagnement (Saad) privés lucratifs les financements permettant la revalorisation des rémunérations accordée aux Saad du secteur associatif (voir notre article du 3 mars 2022), c'est au tour des acteurs du logement d'insertion et de l'habitat des jeunes d'interpeller le gouvernement.

Dans un courrier, plusieurs fédérations du secteur – Fail, Hexopée, Fédération Soliha, Unafo, Unhaj et Uniopss – demandent en effet à rencontrer le Premier ministre. Les signataires rappellent qu'ils étaient invités à la conférence des métiers du 18 février. A cette occasion, Jean Castex a annoncé, "un effort au total de 1,3 milliard d'euros, dont 830 millions consacrés à l'extension du Ségur aux professionnels socio-éducatifs dans tous les établissements et services du handicap, de la protection de l'enfance, de l'insertion, ou encore de l'hébergement" (voir notre article du 18 février 2022). Le problème est que le terme d'hébergement présente une certaine ambiguïté quant à son périmètre. Si les signataires se réjouissent de la revalorisation des "professionnels de la filière socio-éducative des structures présentes dans le secteur non-lucratif", annoncée par le Premier ministre, ils estiment cependant que le périmètre de cette annonce "reste, à cette étape, peu précis, en particulier pour les salariés du champ du logement d'insertion et de l'hébergement, chez qui elle a pourtant créé des attentes fortes. Particulièrement mobilisés durant la crise sanitaire et dans la mise en œuvre de la politique du Logement d'abord, ils y voient une reconnaissance légitime".

Les fédérations concernées souhaitent donc "que ce périmètre soit précisé le plus rapidement possible, en intégrant ces salariés, avec une compensation financière pour leurs organismes", le modèle économique "très contraint" de ces derniers ne leur permettant pas de financer des hausses de salaires à hauteur des 183 euros nets mensuels du Ségur et de la conférence des métiers. Faute d'un tel alignement, les signataires estiment que "ce secteur, s'il est exclu des mesures annoncées, risque de subir demain des effets de distorsion du marché de l'emploi des travailleurs sociaux et intervenants sociaux, au détriment de ces associations et des services qu'elles assurent". En pratique, le secteur redoute une concurrence avec les domaines ayant déjà bénéficié d'une revalorisation. Avec au final le risque de "transfert incontrôlé des compétences vers les secteurs mieux-disants en matière de rémunération, grâce à une politique de soutien public trop ciblée".

 

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