Les aides aux équipements sportifs structurants atteignent bien leur cible

En 2023, les aides aux équipements structurants octroyées par l'Agence nationale du sport ont bien été dirigées vers leurs cibles prioritaires : quartiers prioritaires de la politique de la ville et zones rurales. Les projets de piscine ont été particulièrement soutenus.

Les subventions de l'Agence nationale du sport (ANS) en faveur des équipements sportifs structurants pour l'année 2023 sont conformes aux objectifs fixés. Le 8 décembre 2022, le conseil d'administration de l'agence annonçait qu'il maintenait pour 2023 les critères d'éligibilité géographiques en territoires carencés métropolitains et poursuivait le soutien financier en faveur des piscines afin de lutter contre les noyades et pour l'apprentissage de la natation. L'analyse des projets qui ont, cette année, bénéficié de l'enveloppe des équipements sportifs structurants de niveau local met en lumière la réalisation de ces dispositions et permet, en outre, de mieux définir ce que les délégués territoriaux de l'ANS – qui assurent la gestion territorialisée des crédits après avis des conférences régionales du sport ou des comités techniques et financiers lorsque celles-ci ne sont pas mises en place – considèrent comme des "équipement structurants".

Au total, sur les 20,5 millions d'euros de crédits régionaux prévus pour financer des équipements sportifs structurants de niveau local et l'acquisition de matériels lourds en territoires métropolitains carencés, 19,3 millions ont été alloués. La première tranche de financement, d'un montant de 1,2 million d'euros, pour la construction d'une piscine à Calais ayant été reportée à 2024.

Les collectivités bien servies

En termes de bénéficiaires, les collectivités territoriales et leurs groupements, les fédérations sportives agréées par le ministère des Sports, les associations sportives affiliées à des fédérations agréées, les associations et groupements d'intérêt public intervenant dans le domaine des activités physiques et sportives étaient éligibles aux aides. Au final, les collectivités territoriales totalisent 92,2% des projets retenus et 96,3% des financements, contre 7,8% des projets et 3,7% des financements aux fédérations, ligues et clubs sportifs. Dans le détail, 81 communes, 22 EPCI et 3 syndicats intercommunaux étaient porteurs de projet.

Par ailleurs, étaient éligibles les seuls projets situés dans les quartiers de la politique de la ville (QPV) ou leurs environs immédiats ainsi que dans les zones de revitalisation rurale (ZRR), les communes appartenant à une intercommunalité ayant signé un contrat de relance et de transition écologique (CRTE) rural et les bassins de vie comprenant au moins 50% de population en ZRR. Parmi les 116 projets retenus, 53 concernent des communes comprenant au moins un QPV (45,7%) et 34 des communes inscrites en ZRR (29,3%), le reliquat étant également situé en zones rurales carencées, dont plusieurs Territoires d'industrie.

Plus du tiers des crédits pour les piscines

En termes d'équipements, 37,5% des crédits alloués sont allés à des piscines, alors qu'elles ne représentaient que 16,4% des projets retenus. Explication : si l'aide moyenne de l'ANS s'élève à 166.379 euros tous types d'équipements confondus, elle se monte à 381.193 euros pour les piscines. Les projets multisports représentent 19,5% des crédits, pour une aide moyenne de 163.582 euros, tandis que les terrains de grands jeux (beaucoup de football et un peu de rugby) totalisent 13,4% des aides, pour un montant moyen de 99.359 euros.

Piscines, complexes multisports et terrains de football sont ainsi les piliers de ce qu'il est convenu d'appeler les "équipements structurants" au niveau local. Les premières parce qu'elles constituent des équipements de centralité pour de larges bassins de vie, les seconds parce qu'ils ouvrent à une pratique diversifiée, les troisièmes parce qu'ils permettent la pratique encadrée en club d'un sport qui rassemble plus de deux millions de licenciés. On note toutefois 13 projets retenus au titre des gymnases et de l'escalade et 12 au titre des terrains de tennis, padel ou squash.

Côté investissements, 51,3% des crédits accordés par l'ANS sont allés à des travaux de construction, reconstruction ou création. Toutefois, pour les piscines, 65% des projets concernent des travaux de rénovation ou de réhabilitation, notamment énergétique. Pour les terrains de grands jeux, une large majorité de constructions et de rénovations continuent d'avoir recours à des pelouses synthétiques. On remarque enfin quelques aménagements de vestiaires faisant écho à la "priorité renforcée" de l'agence visant à augmenter la pratique féminine.

 

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