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Fonction publique territoriale - Les métiers du social et médicosocial sont féminisés à plus de 95%

A l'occasion de la Journée internationale des femmes du 8 mars, l'Observatoire de l'emploi des métiers et des compétences du CNFPT rediffuse son étude datée du mois de janvier intitulée "La territoriale au féminin". Si l'on n'est pas vraiment surpris de trouver, parmi les 231 métiers répertoriés par le CNFPT, davantage de femmes chez les responsables de structures de la petite enfance que chez les conducteurs de véhicules poids lourds, l'étude n'en apporte pas moins des éclairages intéressants. Ainsi, 59% des emplois permanents de la territoriale sont occupés par des femmes, soit une proportion sensiblement supérieure à leur part dans la population de 15 ans et plus (52%) et dans la population active (48%). Mais le social, au sens large, affiche, des chiffres très supérieurs. Ainsi, le taux de féminisation atteint 96,8% dans la filière sociale et 95,7% dans la filière médicosociale. Ces chiffres sont supérieurs de plus de douze points au taux de féminisation de la filière administrative (83,5%), elle-même suivie de la filière médico-technique (72,5%). D'autres filières affichent à l'inverse de faibles taux de féminisation, comme la filière sportive (26,8%), les polices municipales (19,6%) ou les services d'incendie et de secours (3,5%). De façon logique, les départements - qui disposent d'importantes compétences en matière sociale et médicosociale - sont les collectivités affichant le plus fort taux de féminisation : 72,2%, contre 61,2% pour les communes et 59,1% pour les régions. Le transfert des TOS (personnels techniciens, ouvriers et de services) de l'Education nationale aux départements, par la loi du 13 août 2004, a toutefois fait légèrement baisser le taux de féminisation, qui était encore de 75,8% en 2005.
Conséquence : sur les 59 cadres d'emploi que compte la fonction publique territoriale, 34 sont fortement déséquilibrés en termes de répartition hommes/femmes. Huit d'entre eux sont ainsi classés comme quasi exclusivement féminins (plus de 95% de femmes), dont sept relèvent du secteur social et médicosocial : sage-femme, auxiliaire de puériculture, puéricultrice-cadre de santé, puéricultrice, agent social, éducateur de jeunes enfants et infirmier. S'y ajoutent quatorze cadres d'emploi - dont sept pour le social et le médicosocial - qualifiés de "mixtes avec une surreprésentation des agents de genre" (féminin en l'occurrence), selon l'expression du CNFPT (entre 75% et 95% des effectifs). Si l'on considère les 231 métiers recensés par le répertoire du CNFPT, les contrastes se diluent quelque peu, mais on compte encore 49 métiers présentant ce que le CNFPT - décidemment jamais à court de concepts audacieux - appelle une "parité déséquilibrée". Dix métiers, appartenant tous au secteur social et médicosocial, sont ainsi quasi exclusivement féminins, tandis que quinze autres - dont six appartenant au secteur social et médicosocial - relèvent de la catégorie "mixte avec une surreprésentation de genre" (féminin). A l'inverse, l'étude de l'Observatoire montre que douze métiers sont quasi exclusivement masculins et que douze autres présentent une surreprésentation masculine.
Selon l'Observatoire, "cette répartition sexuée par filière est présente dès les choix scolaires". S'appuyant sur l'édition 2008 de l'étude de l'Insee "Regard sur la parité", il remarque en effet que les filles privilégient les séries médicosociales dans le second cycle technologique et les formations de services dans le second cycle professionnel. A l'université, elles sont également très fortement représentées dans les écoles paramédicales et sociales.


Jean-Noël Escudié / PCA