Municipales - L'exclusion et la pauvreté inquiètent les maires

A la veille des élections municipales, le Secours Catholique et le quotidien La Croix publient les résultats d'une étude réalisée par TNS-Sofres et intitulée "L'exclusion et la pauvreté : regards croisés des maires et des Français". Il s'agit de la troisième vague d'un sondage dont les deux précédentes éditions ont été réalisées juste avant les municipales de 1995 et de 2001.
Les résultats de 2008 apportent plusieurs éléments intéressants. Tout d'abord, la perception des maires sur l'exclusion et la pauvreté s'est dégradée de façon assez sensible. La moitié d'entre eux (51%) estime ainsi que leur commune compte davantage de personnes en grande difficulté que par le passé. De même, 11% des maires jugent que les personnes en situation de pauvreté et d'exclusion au sein de leur commune sont en assez ou en très grand nombre, contre 8% en 2001 et 5% en 1995. Cette perception varie toutefois très fortement selon la taille de la commune : la proportion de maires déclarant que les personnes en grande difficulté sont en assez ou très grand nombre dans leur commune est de 8% dans les communes de moins de 2.000 habitants, de 20% dans celles de 2.000 à 4.999 habitants, de 50% dans celles de 5.000 à 9.999 habitants et de 46% dans celles de plus de 10.000 habitants. De même, la perception des maires est plus mesurée que celle de l'ensemble de la population : 31% des Français estiment en effet que les personnes en situation de pauvreté et d'exclusion sont en assez ou très grand nombre sur le territoire de leur commune, soit un chiffre trois fois supérieur à celui des maires.
Pour les élus, les catégories qui rencontrent le plus de difficultés sont les jeunes sans emploi (58% de citations), les femmes seules avec enfants (50%), les chômeurs de longue durée (44%), les personnes ayant un emploi précaire (38%) et les personnes âgées (37%). En revanche, les SDF (2%) et les immigrés (1%) ne sont pratiquement pas cités, alors qu'ils recueillent respectivement 22% et 10% de citations auprès de l'ensemble des Français. Un écart qui reflète, chez les élus, une vision moins médiatisée des réalités sociales. Les maires estiment également que la situation s'est dégradée surtout chez les femmes seules avec des enfants (43%) et les personnes ayant un emploi précaire (43%). Dans la seconde partie du sondage, consacrée au logement, 61% des maires s'affirment favorables à la construction d'hébergements d'urgence sur leur commune. De même, 65% se disent favorables à la mise en oeuvre d'une garantie de relogement par la commune pour les familles expulsées et 62% favorables à la réquisition de logements vides pour les sans-abri. En revanche, 59% ne sont pas favorables à l'accueil de gens du voyage sur le territoire de la commune.

 

Jean-Noël Escudié / PCA

 

Etude réalisée par téléphone, du 13 au 20 février 2008, auprès d'un échantillon de 400 maires, représentatif de l'ensemble des communes de France, et étude réalisée par téléphone auprès d'un échantillon national de 1.000 Français, représentatif de l'ensemble de la population âgée de 18 ans et plus, interrogés en face-à-face à leur domicile.

 

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