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Mobilité - Libre-service et location de vélos : la délégation est-elle tendance ?

Le Salon européen de la mobilité, qui s’est terminé le 10 juin, a permis de porter un éclairage sur la diversité des offres de vélopartage proposées par les collectivités. Parmi les enjeux posés figurait la question du mode de gestion de ces offres. En effet, même si plusieurs d’entre elles passent par un marché public ou une gestion en régie (Montpellier, Avignon), la balance penche fortement pour la délégation de service public (DSP). Argument souvent avancé : ce choix contractuel permettrait une meilleure transparence et performance de gestion, mais aussi de mieux ancrer ce service dans la durée.
Pour autant, passer par un marché plus classique reste un préalable dans certaines collectivités locales. C’est par exemple le cas de la communauté urbaine de Strasbourg (CUS). Une fois que son système - qui sera lancé à la rentrée et combine location automatisée et location et services délivrés dans des agences dites "humanisées" - sera rôdé, il passera d’un marché de gestion à une DSP d'une durée de 8 à 10 ans.
Quant au profil des délégataires, il reste pour l’instant varié : à Amiens, il s’agit d’une association et, ailleurs, la particularité de la compétition qui fait rage entre opérateurs de publicité est qu’elle s’ouvre depuis peu à des groupes de transport. En la matière, le principal concurrent du groupe Veolia, présent à travers des offres vélo déployées à Vannes et à Nice, est Keolis, filiale de la SNCF. A Bordeaux, ce groupe a été le premier du genre à remporter avec son partenaire Effia un marché de vélo en libre-service dans le cadre d’une DSP. Un marché qui lui a été confié par la communauté urbaine, à la suite d’une mise en concurrence sous forme de dialogue compétitif.
"D’ici fin 2010, on exploitera avec Keolis près de 6.000 vélos en location, le plus souvent en DSP. En mettant en commun nos savoir-faire, on s’impose comme le n°2 du vélo en libre service derrière Decaux", précise Laurent Offroy, directeur général d'Effia Transport. "Notre spécificité consiste à privilégier le sur-mesure. Nos offres sont donc modulables selon les besoins des territoires et bien connectées à leur réseau de transports en commun", ajoute Olivier Barre, chef de projet vélo chez Keolis. Exemple : la communauté urbaine de Lille et la ville d’Aix-les-Bains ont choisi la location courte durée, quand d’autres comme la communauté d’agglomération de Tours ou Le Mans choisissent la location longue durée. Prochaines villes équipées : Brest cet été, Pau et Laval à la rentrée puis Dijon d’ici la fin d’année.

 

Morgan Boëdec / Victoires éditions