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Social / Ressources humaines - L'Unccas passe au crible les personnels des CCAS

L'Union nationale des centres communaux et intercommunaux d'action sociale (Unccas) publie une étude sur "Le personnel au sein des CCAS/Cias : profil des agents et spécificités de l'environnement de travail". Ce travail, qui sera remis aux participants du congrès de l'Unccas ces 15 et 16 octobre à Nice, a été réalisé en partenariat avec l'Institut national des études territoriales (Inet) et avec le soutien de la Mutuelle nationale territoriale (MNT). Il donne une vision des postures, des perceptions et des attentes des 128.000 agents de la fonction publique territoriale exerçant au sein d'un CCAS. Précision de taille : même si l'étude fournit un certain nombre de données statistiques, il s'agit avant tout d'une approche qualitative, fondée sur une cinquantaine d'entretiens menés auprès de personnels de quinze CCAS en France métropolitaine et en outre-mer.

Une identité professionnelle très forte

Comme on pouvait s'y attendre, l'étude met en évidence un invariant ou un dénominateur commun, qui transcende la grande diversité des environnements professionnels (statut, collectivité de rattachement, taille du CCAS...). Il s'agit en l'occurrence de l'identité propre aux métiers de l'action sociale : motivations humanistes, identité forte et enjeu tout aussi fort de reconnaissance. Pour autant, les entretiens montrent qu'il n'existe pas de "profil type" pour les agents des CCAS.
L'étude met également en évidence la perception partagée de l'existence d'une "nouvelle donne sociale", qui conduit à des évolutions en profondeur. Les principales composantes de ces évolutions sont l'émergence de nouveaux publics, le nombre croissant de personnes touchées par la précarité (avec davantage de situations de perte d'autonomie du fait du vieillissement de la population), les contraintes financières accrues dans un contexte normatif instable, la multiplication des partenaires internes ou externes et le renforcement de la place des usagers.

Des métiers en mutation

Face à ces évolutions, les métiers des CCAS sont eux-mêmes en mutation, avec - paradoxalement - un renforcement des tâches administratives (conséquence de la complexification) et un développement des missions de gestion et de suivi de l'activité (conséquence de la contrainte budgétaire). Autres éléments de cette mutation des métiers : le développement de l'informatisation, le renforcement de la polyvalence et la montée en charge des fonctions d'accompagnement des usagers et de coordination des acteurs.
Ces contraintes et ces évolutions ne manquent pas de susciter des tensions (difficultés de recrutement, turnover variable...). Elles donnent aussi un poids particulier aux fonctions d'encadrement, avec la difficulté née du manque de formation au management pour des cadres issus très majoritairement du travail social et qui y restent profondément attachés.

Des évolutions organisationnelles

Dans ce contexte incertain, les CCAS expérimentent "différentes évolutions organisationnelles pour adapter au mieux leurs services aux besoins des usagers et aux contraintes de leur environnement" : mutualisation de certaines fonctions avec la collectivité de rattachement, travail en transversalité entre services... Parmi les difficultés rencontrées, l'étude évoque également les freins à la mobilité des agents. En revanche, les CCAS "s'attachent de plus en plus à favoriser le bien-être des agents et in fine la qualité de leur travail". Pour cela - et pour lutter contre le risque de précarisation des agents - ils mettent en place des démarches de titularisation, de mensualisation des salaires ou constituent des viviers de remplaçants. De même, ils s'efforcent d'associer les agents à la gestion quotidienne et aux projets et créent notamment des temps d'échanges institutionnalisés.
Seul bémol à cette étude très instructive : le choix de l'échantillon. Si le rapport précise que "l'éventail des CCAS/Cias sollicités a été construit [...] afin d'obtenir l'échantillon le plus représentatif possible de la diversité des structures sur l'ensemble du territoire national (métropole et outre-mer)", on peut regretter la présence d'un seul Cias (Meuse Grand Sud à Bar-le-Duc) sur les quinze sites retenus. Même s'ils sont encore relativement peu nombreux, les Cias constituent à l'évidence une formule d'avenir. De même, l'échantillon ne comporte que deux petites communes métropolitaines (Bazas, Gironde, 4.700 habitants et l'Ile Saint-Denis, Seine-Saint-Denis, 7.000 habitants), le reste étant constitué de villes moyennes (Saint-Priest, Vitré, Châtellerault, Châlons-en-Champagne...) et de villes plus importantes (Clermont-Ferrand, Grenoble, Angers, Nouméa, Roubaix, Tourcoing, Versailles...). Une difficulté d'échantillonnage qui est toutefois commune à la plupart des enquêtes qualitatives.

 

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