Pour les associations sportives et culturelles, 2025 restera une année noire

Deux enquêtes confirment les fortes baisses de subventions publiques dans les domaines du sport et de la culture en 2025. Chez les acteurs associatifs concernés, des adaptations sont déjà à l'œuvre. 

Les dernières données en matière de subventions publiques aux secteurs associatifs du sport et de la culture confirment la tendance lourde avancée il y a quelques mois : l'année 2025 est marquée par de fortes baisses. Sortis à quelques jours d'intervalle, le baromètre flash de la Cofac (Coordination des fédérations et associations de culture et de communication) et l'état des lieux des adhérents du Cosmos (Conseil social du mouvement sportif) montrent les difficultés croissantes et une fragilisation des structures. Mais les deux enquêtes mettent aussi en avant la capacité d'adaptation des associations à cette nouvelle donne.

Réalisé par OpinionWay, l'état des lieux du Cosmos concerne des associations sportives à 89%, le reste des répondants étant des structures de sport professionnel ou de loisirs sportifs marchands ou événementiels. Si 54% des répondants considèrent que leur situation financière est bonne, 19% l'estiment fragile. Surtout, 34% des structures déclarent que leur situation s'est détériorée ces douze derniers mois, contre seulement 12% qui jugent qu'elle s'est améliorée.

Baisse des aides pour deux tiers des clubs sportifs

Et alors que 65% des répondants expliquent leur situation délicate par la difficulté à mobiliser des financements privés et des partenariats, 62% estiment qu'elle est également due à la baisse des subventions publiques. Et quand 63% des répondants jugent ces subventions "indispensables", 67% déclarent avoir subi une baisse des aides publiques au cours des douze derniers mois. Une baisse qui n'a pas été sans conséquences. Ainsi, 46% des répondants ont "mis sur pause" ou ont abandonné des projets, 26% ont réduit leurs activités et 10% ont pris des mesures en matière d'emploi (réductions de postes ou suppressions d'emplois).

Côté culture, le dixième baromètre de la Cofac fait d'abord état d'une réalité différente : une large part des 221 associations ayant répondu à l'enquête ne bénéficie d'aucune subvention publique. Et plus la personne publique est importante, moins les associations culturelles sont concernées par une aide. Ainsi, 71% des associations ayant répondu à l'enquête ne reçoivent aucune subvention de l'État, 76% et 57% ne perçoivent rien, respectivement, de la région et du département. À l'inverse, 62% sont soutenues par une commune ou un EPCI. 

Le bloc local maintient les aides à la culture

Si le bloc local est le financeur privilégié des associations culturelles, il est aussi le plus stable : 58% des bénéficiaires d'aides des communes ou des EPCI déclarent que leur aide s'est maintenue au même niveau en cette année 2025, contre 20% qui constatent une hausse et 22% une baisse. En revanche, les subventions de l'État ont baissé pour 63% des bénéficiaires, celles des régions pour 46% et celles des départements pour 40%. Ce maintien du niveau des aides du bloc local dans le baromètre de la Cofac confirme une tendance déjà observée cette année (lire notre article du 28 octobre).

Cet état des lieux général, tant pour le sport que pour la culture, semble par ailleurs entraîner une prise de conscience de la part des associations et déclencher des actions pour surmonter les difficultés économiques actuelles. Parmi les adhérents du Cosmos, 71% estiment que les revenus d'activité seront, à moyen terme, leur source de financement la plus prometteuse, loin devant les partenariats et le mécénat (57%) et les subventions publiques (22%). En attendant, les structures sportives se sont déjà adaptées. Parmi les actions les plus fréquemment mises en place pour faire face aux restrictions budgétaires, 58% citent la recherche de mécénat ou de parrainage, 49% ont augmenté leurs cotisations ou tarifs et 44% développent des prestations marchandes.

Le secteur culturel en quête de collaborations

Comme les clubs sportifs, les associations culturelles touchées par les baisses de subventions, et plus généralement par une situation économique fragile, ont été amenées à trouver des parades en 2025. Le baromètre de la Cofac nous apprend que 35% d'entre elles ont augmenté les tarifs de leurs activités ou le montant de leurs cotisations. Mais certaines envisagent aussi d'autres solutions. Ainsi, la part des associations culturelles qui ont collaboré avec une institution culturelle publique s'établit en 2025 à 73%, alors qu'elle n'était que de 56% il y a deux ans. Idem pour les collaborations avec des établissements scolaires publics ou privés : elles concernent désormais 65% des associations culturelles, contre 50% en 2023. Enfin, la collaboration avec une autre structure associative, déjà haute, s'est renforcée cette année, passant de 81% en 2023 à 91% en 2025.

Cette réponse originale du champ culturel associatif vient, là encore, confirmer un mouvement de fond : la recherche d'hybridation et de mutualisation. Dans une étude publiée en début d'année, l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire (Injep) se félicitait d'avoir pu "mettre en lumière que les multiples réseaux auxquels l'association participe ou qu'elle tisse lui permettent d'accéder à des ressources diverses" (lire notre article du 10 janvier).

 

Pour aller plus loin

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis