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Habitat - Réquisitions de logements : Cécile Duflot veut un "choc de solidarité"

Interview dans Le Parisien, conférence de presse, communiqué... Cécile Duflot était particulièrement présente, dans l'actualité de la journée du 3 décembre, sur l'épineux sujet des réquisitions. Lequel sujet est devenu brûlant quand la ministre a exprimé son intérêt pour le patrimoine immobilier vacant de l'église. Cécile Duflot a appelé à un "choc de solidarité" en provoquant un "choc médiatique". Certains sont choqués.

Dans une interview au quotidien Le Parisien du 3 décembre, Cécile Duflot, évoquant la situation des personnes à la rue, a fait référence à l'appel de l'abbé Pierre à l'hiver 1954 et affirmé qu'"il nous faut aujourd'hui un vrai choc de solidarité". Après avoir rappelé les mesures prises pour l'hiver 2012-2013 - et notamment l'enveloppe supplémentaire de 50 millions d'euros (voir notre article ci-contre du 24 septembre dernier) -, la ministre du Logement est revenue sur la question des réquisitions. Elle a expliqué notamment que "ce n'est ni une menace, ni une posture idéologique, mais un moyen de répondre à l'urgence".
Affirmant disposer, en Ile-de-France, d'une liste de plusieurs dizaines de bâtiments qui peuvent être réquisitionnés, elle a évoqué des locaux appartenant "à des banques, des compagnies d'assurances, des grandes sociétés civiles immobilières ou des entreprises". Elle a également évoqué des bâtiments publics, comme des casernes de gendarmerie ou des bureaux administratifs. Par ailleurs, les négociations semblent bien avancées avec la SNCF, qui a proposé d'établir une liste de bâtiments inutilisés qu'elle pourrait mettre à disposition.

Au-delà de la polémique

La question de la réquisition va donc bien au-delà de la polémique sur les "bâtiments quasi vides" dont disposerait l'archevêché de Paris et qui n'est sans doute pas sans lien avec le contentieux actuel sur le projet de loi relatif au mariage pour tous. Dans son communiqué publié dans la soirée de lundi, la ministre du Logement déclare d'ailleurs avoir "pris acte" de la réponse du diocèse de Paris indiquant que les bâtiments visés ne relèvent pas de son autorité mais des congrégations religieuses concernées. Elle a également rappelé que les éventuelles réquisitions ne concerneront que des personnes morales, et non pas des personnes physiques.
Au-delà des polémiques qui n'ont pas manqué de surgir sur ce thème toujours très sensible, l'appel de Cécile Duflot à un "choc de solidarité" lui a également permis de prendre les devants avant la remise, le même jour, du rapport de l'un des sept groupes de travail, celui consacré à l'hébergement et à l'accès au logement, chargés de préparer la conférence nationale contre la pauvreté et pour l'inclusion sociale des 10 et 11 décembre.
Ce rapport appelle en effet lui aussi à un "choc de solidarité". A l'occasion de la conférence de presse organisée lors de cette remise, Cécile Duflot "a pris note des propositions présentées par Christophe Robert et Alain Régnier", les deux coprésidents du groupe de travail. A cette occasion, elle a également confirmé que "la mise à disposition des bâtiments vacants et leur éventuelle réquisition est l'un des outils pouvant être mis au service d'une politique volontariste visant à lutter contre la crise du logement". Les annonces des premières réquisitions pourraient donc bien coïncider avec la tenue de la Conférence nationale de lutte contre la pauvreté.

Jean-Noël Escudié / PCA
 

 

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