Archives

Ressources humaines - Retraites : Eric Woerth reçoit les syndicats

Le ministre du Travail, Eric Woerth, a entamé jeudi matin ses entretiens sur les retraites avec les syndicats de la Fonction publique. Après l'Unsa et la FSU, le ministre, assisté du secrétaire d'Etat Georges Tron, a reçu dans l'après-midi la CGC et la CFDT. La CGT, FO et la CFTC seront reçues lundi, et Solidaires le lendemain.

 

Chiffrer, consulter, mais pas encore de pistes de réforme... publiques

"Le ministre n'a pas avancé de propositions et n'a pas donné de signes", a déploré Bernadette Groison, numéro un de la FSU. L'examen d'un projet de réforme étant prévu début juillet, la responsable syndicale s'inquiète : "Nous attendons maintenant de rentrer dans le vif du sujet."
Sortant du bureau des ministres, Elisabeth David (Unsa) a déclaré que le gouvernement voulait "essayer de combler" le déficit "considérable" du budget de l'Etat provoqué par le coût des retraites des 5,2 millions de fonctionnaires. "Le constat, on le partage, mais sur les façons de faire, on aura certainement quelques désaccords", a expliqué Mme David.
Pour la FSU, "ce n'est pas aux salariés de combler les déficits publics" : "Nous avons dit qu'en aucun cas nous n'accepterions de régressions pour les fonctionnaires" comme "une remise en cause de l'âge légal de départ à la retraite". A l'Unsa, on juge "inconcevable" de remettre en cause le mode de calcul des retraites, basé sur les six derniers mois de salaires (contre les 25 meilleures années pour le privé), estimant que si une telle option était choisie, cela "peut se traduire par des grandes manifestations".

 

Les fonctionnaires, privilégiés?

En marge de cette consultation, le secrétaire général de FO Jean-Claude Mailly a estimé qu'une telle remise en cause mettrait "de l'huile sur le feu" dans un secteur déjà affecté par des restructurations et réductions d'effectifs. Le dirigeant de FO a fait valoir que si "le mode de calcul est différent [du privé, NDLR], ce qui compte, c'est le taux de remplacement, qui est équivalent entre le public et le privé". Le taux de remplacement est le pourcentage de la retraite par rapport au salaire d'activité.
Pour sa part, jeudi sur Europe 1 Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT s'est dit favorable à un niveau de retraite comparable entre public et privé "quels que soient les modes de calcul qu'on utilise dans l'un ou l'autre des régimes". Pour l'Unsa, "si on met tout à plat, il n'est pas évident que ce soient les fonctionnaires qui soient des nantis" car "beaucoup d'entre eux sont dans des situations très difficiles au moment de la retraite". Enfin, le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, s'est prononcé pour une convergence "à terme" des systèmes de retraite public-privé : "Le vrai courage politique, c'est de faire une réforme globale et à terme, dans 20 ou 30 ans, s'engager dans une convergence du système public-privé parce qu'il y a des gens qui passent d'un secteur à l'autre." Soulignant le caractère complexe de ce dossier, il a déploré que le gouvernement veuille "régler tout ça d'ici la fin juin".
Mi-mars, le directeur général de l'administration et de la fonction publique (DGAFP) avait déclaré avoir pour objectif d'arriver à l'adoption d'un projet de loi sur le sujet avant la fin de l'année.

 

H.L., avec AFP