Saint-Nazaire : le Paquebot au service de la dynamisation du centre-ville (44)

« Nous avons à Saint-Nazaire et dans l’agglomération, une volonté permanente de diversification économique. Dans cette logique, nous soutenons nos industriels, le développement touristique ainsi que la formation et la recherche avec l’école d’ingénieurs CESI dans l’hypercentre, l’école des Beaux-Arts, et bientôt l’école polytechnique féminine. Nous faisons le pari que la présence des étudiants anime la vie urbaine et incitons les acteurs commerciaux à s’adapter à ce public que nous souhaitons fidéliser », explique David Samzun, maire de Saint-Nazaire et président de la Carene.

Dynamiser le centre-ville ; diversifier l’activité économique (devenir moins dépendant de l’industrie qui représente près de 20 % de l’emploi local) notamment en développant la filière numérique ; accompagner le développement du pôle Enseignement supérieur & Recherche… Voici les trois objectifs auxquels répond le Paquebot numérique, dont les prémices remontent à 2014. À l’origine, dans ce bâtiment en forme de paquebot réalisé par l’architecte Vasconi en 1987, se trouvent un centre commercial en rez-de-chaussée et à l’étage un conservatoire de danse et une agence d’urbanisme. La communauté d’agglomération (Carene) et la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) achètent l’étage supérieur. La CCI assure la maîtrise d’ouvrage du chantier de rénovation. Après cinq ans de travaux, études comprises, l’école d’ingénieurs CESI s’installe en août 2022 sur 2 220 m² ; l’espace de coworking de 412 m² ouvert en septembre propose une dizaine de bureaux fermés, disponibles pour une location mensuelle et des espaces ouverts accessibles à la demi-journée.

Le SPi, coworking et évènements

Un espace de 200 m2 dédié à l’évènementiel, devient le lieu totem du Paquebot, visant à faire vivre la communauté des entrepreneurs autour du numérique et de l’innovation. En 2019, la communauté « Saint-Nazaire-La Baule » a été à ce titre, labellisée French Tech par le secrétariat d’État au numérique. Cet ensemble, offre de coworking et espace évènementiel est géré par le SPi, association qui réunit la French Tech Saint-Nazaire La Baule, La Ruche, le CESI et le Blue Lab. À titre d’exemple des récents évènements : le lancement de la septième rencontre de Plug’in, un programme de mise en relation entre industriels et start-up. Pour cette édition 2022, quatre lauréats ont été retenus parmi les entreprises numériques ou technologiques qui ont répondu à l’appel à expérimentation et des binômes seront constitués afin d’expérimenter leur création en milieu réel. Le bilan est prévu en mai 2023.

Un fab lab dans le centre commercial

Au retour d’un voyage inspirant au Québec, les élus de la Carene ont lancé pendant les travaux, un appel à projet pour investir une cellule (achetée par la Sem d’aménagement Sonadev) dans le centre commercial au rez-de-chaussée. Résultat : un Fab Lab ouvert au public depuis 2018 et géré par Blue Lab, une autre association créée par les chefs d’entreprise. « Comme souvent dans nos réalisations, la réalité dépasse le projet », observe Lorraine Bertrand, responsable du service Entreprises, innovation et enseignement supérieur à la Carene. En l’occurrence, la simple sensibilisation aux technologies numériques (le public trouve ici imprimantes 3D, découpe laser, logiciels…) s’est transformée en un véritable accompagnement et conseil aux créateurs d’entreprises innovantes. Fin 2021, Blue Lab, soutenu également par la région, affichait un bilan de 169 actions, 739 heures d’animations et 2 736 personnes mobilisées dont 60 % de jeunes. En novembre 2022, l’association compte cinq salariés, et une quarantaine de bénévoles interviennent régulièrement.

Intégration public privé

« Ici, on aime le travail d’équipe. Nous sommes facilitateurs et nous accompagnons le démarrage, puis les acteurs privés prennent le relais », précise David Samzun. Une manière de mobiliser les forces vives présentes au service du territoire. D’un côté, les appels à idées ou à projets, les partenariats entre acteurs, de l’autre, la création d’associations pour mettre en œuvre les réalisations décidées ensemble : « les projets sont toujours intégrés entre action publique et enjeux privés liés au développement économique du territoire », complète Lorraine Bertrand. Dans la foulée, la Carene lancera en 2023, des travaux de rénovation dans un bâtiment proche du Paquebot (toujours dans l’hypercentre) pour offrir 1 600 m² supplémentaires à l’école d’ingénieurs CESI en plein développement et à de nouvelles entreprises du numérique. « Il s’agit de développer le numérique au service des métiers de demain qu’on ne connaît pas encore. Le soutien à la recherche, l’offre de formation pour les jeunes et les moins jeunes vont dans ce sens. De plus, j’ai la conviction que l’industrie et le numérique sont au service de la transition énergétique et environnementale », conclut le maire de Saint-Nazaire.