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Culture - Soutien accru pour la danse et les arts du cirque, et toujours la question des chapiteaux

Audrey Azoulay a annoncé, le 6 juin, un effort budgétaire supplémentaire en matière de soutien aux secteurs de la danse et des arts du cirques, deux domaines dans lesquelles les collectivités jouent - comme le rappelle la ministre de la Culture dans son communiqué - un rôle important. L'objectif affiché de ce coup de pouce est de "renforcer la place des artistes de la danse et du cirque en France, notamment des plus jeunes, en favorisant la rencontre entre leurs projets et les publics les plus larges et en soutenant leur rayonnement à l'international".

Mise en place de nouvelles aides

En pratique, le secteur de la danse va bénéficier de 2,64 millions d'euros de mesures nouvelles. La mise en place d'une nouvelle aide pour les "compagnies à rayonnement national et international" va ainsi permettre de soutenir douze grandes compagnies chorégraphiques françaises, dont celles de Maguy Marin, Carolyn Carlson, Jean-Claude Galotta, Philippe Decouflé...
Par ailleurs, huit centres chorégraphiques nationaux (CCN) et onze centres de développement chorégraphique (CDC) vont bénéficier de moyens nouveaux pour accueillir un artiste associé. De même - et afin de multiplier les espaces de travail, en particulier en milieu rural - huit ateliers de fabrique artistique pour la danse et trois pour le cirque ont été "repérés" et bénéficieront également d'un soutien financier.
De leur côté, les arts du cirque vont bénéficier de 665.000 euros de crédits supplémentaires dès 2016, destinés notamment aux aides à l'itinérance des cirques. La ministre de la Culture précise par ailleurs qu'"il est envisagé, en 2017, de mieux soutenir les pôles nationaux des arts du cirque", dont le Centre national des arts du cirque (Cnac) de Châlons-en-Champagne et l'Ecole nationale des arts du cirque de Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).

Malgré la charte, les difficultés de l'itinérance n'ont pas disparu

Malgré ce coup de pouce, l'itinérance des cirques reste une difficulté récurrente. Dans son communiqué, Audrey Azoulay relève ainsi que "l'itinérance est parfois freinée, faute d'emplacements, car il est parfois difficile d'implanter un chapiteau au cœur des villes. Cette difficulté est actuellement cruciale pour les cirques de famille".
Il existe certes une charte pour l'accueil des chapiteaux, intitulée "Droit de cité pour le cirque". Issue d'une concertation entre le ministère de la Culture, l'Association des maires de France (AMF), la Fédération nationale des collectivités territoriales pour la culture (FNCC) et les organisations professionnelles des arts du cirque, elle remonte à 2001, année des arts du cirque en France. Depuis 2011, il existe même une charte européenne, baptisée "European Charter for Hosting Circuses in Towns".
Mais, même s'il s'agit là d'"outils essentiels" pour faciliter l'itinérance des cirques, la charte nationale ne suffit pas à régler tous les problèmes (refus de certains communes de mettre à disposition des espaces en centre-ville, concurrence avec d'autres usages...). Audrey Azoulay annonce donc que "s'agissant des cirques de famille, une réflexion est en cours pour envisager une mission interministérielle chargée de traiter ces questions, mais aussi d'autres sujets qui dépassent le champ des compétences du seul ministère de la Culture".