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Tiers-lieux de formation : les appels à projets seront publiés d’ici la fin du premier trimestre 2022

Les appels à projets régionaux visant à financer des outils de formation au sein des tiers-lieux devraient paraître d’ici la fin du premier trimestre 2022, a annoncé la haute-commissaire aux compétences, Carine Seiler, le 20 janvier.

Cinquante millions d’euros. Parmi l’enveloppe totale de 130 millions d’euros annoncée en août 2021 par Jean Castex (lire notre article du 31 août) en faveur des tiers-lieux, telle est la somme qui sera bientôt destinée à soutenir leurs initiatives en matière de formation professionnelle. "Les appels à projets sortiront à la fin du premier trimestre 2022 de façon échelonnée, en fonction des régions", a annoncé la haute-commissaire aux compétences, Carine Seiler, jeudi 20 janvier, lors d’une matinée organisée par l’Association française pour la réflexion et l’échange sur la formation (Afref).

Ce budget de 50 millions d’euros, issu du plan de transformation et de digitalisation de la formation (lire notre article du 7 avril 2021), se justifie par l’impératif de rapprocher tous les publics de la formation professionnelle. Un avantage que les tiers-lieux peuvent apporter. "On veut rapprocher la formation des citoyens pour faire de la formation une évidence. (…) On ne peut réussir ce pari que si on rapproche et on démystifie la formation des citoyens, qu’on en fait un objet palpable, accessible, proche et pas simplement cantonné à des lieux qui pour certains peuvent paraitre inaccessibles", estime Carine Seiler, faisant ici référence aux établissements d’enseignement supérieur.

Financer les équipements les apprenants

La procédure des appels à projet sera menée avec l’appui de l’Agence nationale de la cohésion des territoires et l’association France Tiers-Lieux. L’objectif ne sera pas de financer les formations ayant lieu dans ces tiers-lieux, mais les équipements dont pourront bénéficier les apprenants sur place, ainsi que du "temps humain d’animation". "Notre optique, c’est (…) de faciliter leur accès aux outils (…), à des contenus, à des modules. On imagine que les organismes de formation puissent venir réserver des espaces dans ces tiers-lieux, qu’ils puissent avoir accès à des salles de vidéo", a illustré Carine Seiler.

Actuellement, 60% des tiers lieux identifiés par l’association France Tiers-Lieux pratiquent de la formation au sens large. En 2019, 134.000 personnes y auraient bénéficié d’une formation professionnelle. Par ailleurs, certaines agences Pôle emploi ont développé des partenariats avec ces structures afin d’y familiariser les demandeurs d’emploi aux outils numériques, via des ateliers "de médiation numérique". L’appel à projet "100% inclusion" a également fait naître des initiatives.

3.500 tiers-lieux sur le territoire en 2022

L’effet attendu de ces tiers-lieux est non seulement de proposer des services, mais aussi et surtout d’y créer des communautés, autour d’un projet commun (par exemple un espace de travail partagé, un jardin partagé, voire une friche culturelle…) et d’une gouvernance collective. L’inventeur du concept, le sociologue américain Ray Oldenburg, définit les tiers-lieux comme des lieux "où les personnes se plaisent à sortir et se regrouper de manière informelle, hors du domicile et de l’entreprise", rappelle Yolaine Proult, la déléguée générale de France Tiers-Lieux. Ainsi, les centres d’affaires, les pépinières ou hôtels d’entreprises ou les incubateurs ne relèvent pas de cette catégorie car "trop fonctionnels". En 2022, l’association estime que la France comptera un total de 3.500 tiers lieux sur le territoire, contre 2500 en 2021.

 

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