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Tourisme : face à la crise, les collectivités multiplient les reports de taxe de séjour

Le secteur du tourisme est sans aucun doute l'un des secteurs les plus touchés par la crise sanitaire, d'autant plus que la baisse d'activité s'est manifestée dès l'apparition du covid-19 en Chine avec le tarissement des touristes asiatiques, puis la baisse continue des échanges aériens. Devant cette situation, des collectivités territoriales prennent l'initiative de revoir les conditions de la taxe de séjour.

Dès le 13 mars, Jean-Claude Gaudin, le maire de Marseille, recevant une délégation de l'Umih (Union des métiers et de l'industrie de l'hôtellerie) des Bouches-du-Rhône, avait donné son accord de principe pour un report du paiement de la taxe de séjour du premier trimestre, ce qui représente un montant d’environ un million d’euros. Formellement, cette mesure – qui constituait alors une première selon l'Umih – devra être validée par le conseil municipal lorsqu'il pourra se réunir. Tours métropole a pris également une décision similaire en suspendant, le 19 mars et jusqu'à nouvel ordre la télé-déclaration et le recouvrement de la taxe de séjour pour les hébergements touristiques. Même position pour Nice Métropole, Rouen Métropole, ou encore la ville de Quimper et l'agglomération Quimper Bretagne Occidentale (QBO), qui a décidé, le 20 mars, de reporter la collecte de la taxe de séjour "afin de soulager la trésorerie des professionnels de l’hôtellerie". Toulouse va même plus loin, en annonçant, dès le 13 mars, qu'elle suspend également le paiement des droits de place et de terrasse, au demeurant fermées. Enfin, l'agglomération Pau Béarn Pyrénées annonce a son tour, le 26 mars, le report du paiement de la taxe de séjour et la suppression des relances pour les déclarations mensuelles. Dans son communiqué, l'agglomération précise toutefois que "s’agissant de fiscalité et de lois votées à l’Assemblée nationale, au 23 mars 2020, seul un report des reversements peut être accordé localement en attendant une éventuelle décision à l’échelle nationale".

Ces mesures ne sont pas l'apanage des grandes villes. La communauté de communes Millau Grands Causses (Aveyron) a elle aussi décidé de suspendre les paiements dus ou en cours de la taxe de séjour, jusqu’à la fin de la crise sanitaire. Autre petite commune – mais très touristique –, Porto-Vecchio (Corse du Sud) suit le mouvement. Dans un communiqué du 29 mars, son maire indique qu'"en attendant de développer avec la commune et la communauté de communes des initiatives plus puissantes, j’ai demandé aux services fiscaux de ne pas appeler les avis de taxes de séjour non encore honorés". Il souhaite également "que l’appel de la taxe de séjour des trois prochaines années bénéficie d’un décalage d’une année", ce qui éviterait de devoir verser la taxe durant les 18 mois à venir.

D'autres communes ont pris des mesures plus radicales. Le maire des Sables-d'Olonne (Vendée) a ainsi pris un arrêté, le 19 mars, pour interdire les locations touristiques, mais aussi fermer les aires municipales d’accueil de camping-cars. La mesure a bien sûr en priorité une visée sanitaire, mais elle soulage aussi les hôteliers, qui constatent l'arrivée d'urbains venus passer le confinement dans un cadre plus agréable.