Accès aux soins : 50.000 euros pour chaque future maison France Santé

Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, compte amender le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour consacrer 130 millions d'euros aux futures maisons France Santé qu'il entend développer sur le territoire pour faire face à la désertification médicale.

 "On va modifier le projet de loi de financement de la sécurité sociale avec une somme de 130 millions d'euros" pour les maisons France Santé, a déclaré jeudi 30 octobre Sébastien Lecornu à l'occasion d'un déplacement à Carentan, dans la Manche, qu'il effectuait avec les ministres Stéphanie Rist (Santé) et Françoise Gatel (Aménagement du territoire).

Sébastien Lecornu avait annoncé le lancement de ces maisons France Santé dès son premier déplacement en tant que chef du gouvernement à Mâcon, à la mi-septembre (voir notre article), mais sans apporter jusque-là beaucoup de détails sur son projet.

Les maisons France Santé s'appuieront en fait sur des structures déjà existantes comme des maisons de santé (médecins libéraux) ou des centres de santé (médecins salariés) qui recevront chacune un "forfait de 50.000 euros", a expliqué à Carentan le Premier ministre. "Les 50.000 euros pourront être employés pour venir protéger" les structures, "faire des travaux, embaucher une secrétaire médicale, pour venir accompagner l'arrivée d'un nouveau soignant, d'un kiné...", a-t-il précisé.

Selon une source gouvernementale, pour avoir le label France Santé, ces structures devront satisfaire "au moins quatre critères essentiels" : présence garantie d'un médecin et d'une infirmière, pas de dépassement, ouverture au moins cinq jours par semaine, recevoir des patients envoyés par le 15/service d'accès aux soins.

"Parfois ce sont des pharmacies qui constitueront la maison France Santé parce que dans certains territoires ruraux, de toute façon, la seule présence que vous avez, c'est la pharmacie", a avancé le chef du gouvernement. "Je souhaite qu'on ait globalement 15 à 20 maisons France Santé qui soient agréées d'ici à Noël par département" puis "on doit avoir une montée en puissance très rapide pour atteindre les 2.000 maisons", a-t-il indiqué. De source gouvernementale, l'objectif est d'atteindre les 2.000 "d'ici l'été 2026" et 5.000 "d'ici 2027".

Le Premier ministre s'est par ailleurs déclaré favorable à ce que la discussion parlementaire sur le PLFSS "desserre un tout petit peu la pression sur les économies" en ce qui concerne les hôpitaux. Le texte actuel, préparé par l'ancien gouvernement Bayrou, prévoit que les dépenses de l'hôpital (public et privé) augmentent de 2,4%, un montant jugé largement insuffisant par la fédération des hôpitaux publics (FHF). Celle-ci estime qu'il entraînera en réalité pour eux la "plus forte baisse tarifaire" depuis une vingtaine d'années.

Sébastien Lecornu a également défendu le principe du doublement des franchises médicales, recalé mercredi en commission des affaires sociales à l'Assemblée. Mais a indiqué que le gouvernement n'était pas hostile à élargir le nombre de personnes exonérées de ces franchises.

 

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