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Emploi - Accompagnement global dans le Doubs : l'heure est au premier bilan

D'après les premiers retours de l'accompagnement global mené en 2014 par le conseil général du Doubs et Pôle emploi, 69 personnes sur les 948 suivies ont trouvé un emploi et 10 sont en formation. Le dispositif va être généralisé dans le cadre du plan contre le chômage de longue durée lancé par le gouvernement le 9 février 2015.

Un an après la mise en place de l'accompagnement global par le département du Doubs et Pôle emploi, l'heure est au premier bilan. Le ministre du Travail, François Rebsamen, était sur place le 13 février 2015 pour échanger autour de ce nouveau dispositif, qui fait partie de ses mesures pour lutter contre le chômage de longue durée.
A travers ce partenariat, lancé officiellement en janvier 2014, le conseil général et Pôle emploi ont cherché à unir leurs compétences pour lever les obstacles à la recherche d'emploi des chômeurs (logement, règlement des factures, santé…) à travers un accompagnement resserré et une simplification des démarches. En réalité, ce rapprochement avait été initié dès le lancement du RSA. Si bien que le Doubs avait été mandaté l'an dernier par l'Assemblée des départements de France (ADF) pour servir de territoire pilote.
Concrètement, dans les agences de Pôle emploi, huit conseillers, dédiés à 100% à la mission, et une coordinatrice, travaillent avec cinq correspondants insertion et l'ensemble des travailleurs sociaux du département. Les prescriptions sont aussi bien réalisées par Pôle emploi (64,5%) que par les travailleurs sociaux (35,5%), selon ce bilan. 55,2% des personnes suivies en accompagnement global dans ce cadre sont des allocataires du RSA. Or, le département compte au total 9.500 allocataires du RSA socle (c'est-à-dire privés de tout emploi ou activité), ce qui représente un coût de 50 millions d'euros par an, dont la moitié est prise en charge par l'Etat.

Plus de 7% de retour à l'emploi

Au total, sur les 948 personnes ayant bénéficié de cet accompagnement global en 2014, 69, soit plus de 7%, ont trouvé un emploi, d'après les chiffres donnés par Pôle emploi. Ces résultats peuvent paraître modestes au regard du nombre de personnes mobilisées par le dispositif. Mais ils sont toutefois proches des taux de retour à l'emploi atteints par les nouveaux dispositifs d'accompagnement mis en place par Pôle emploi qui concernent quant à eux des personnes moins éloignées de l'emploi. Un premier bilan, après dix-huit mois de mise en oeuvre, montre ainsi que 6% des demandeurs d'emploi présents en décembre 2013 en modalité "Guidé" (demandeurs d'emploi qui ont besoin d'un appui régulier) ou "Renforcé" (personnes ayant besoin d'un accompagnement intensif) ont retrouvé un emploi durable entre janvier et juillet 2014. Le taux est de 7% pour la modalité "Suivi" (demandeurs d'emploi les plus proches du marché du travail). "Les profils concernés par l'accompagnement global sont généralement plus éloignés de l'emploi", insiste-t-on ainsi à Pôle emploi.
Sur l'année 2014, 152 personnes sont sorties du dispositif d'accompagnement global offert par Pôle emploi et le département du Doubs. Les 69 qui ont retrouvé un emploi sont la plupart du temps en contrat à durée déterminée (88,5%). 6% des sorties correspondent à des entrées en formation, 20% à un changement de modalité de suivi (vers un accompagnement renforcé par exemple). Les 28% restant correspondent à des déménagements ou à des abandons.
Pour Jean Bassères, directeur général de Pôle emploi, ces premiers retours montrent une incidence positive de la démarche sur le retour à l'emploi. Ils "illustrent la bonne complémentarité de Pôle emploi avec les collectivités", a-t-il affirmé lors de la présentation du plan stratégique 2015-2020 de Pôle emploi le 11 février.

"Le dialogue est instauré et fluide"

Le bilan de Pôle emploi montre que le partenariat entre le conseil général et Pôle emploi permet de développer une culture commune. "La connaissance réciproque des deux institutions s'est renforcée notamment par des programmes d'immersions croisées dans les structures respectives, permettant aux conseillers et professionnels du social de mieux connaître les activités de chacun", signale Pôle emploi. Autre intérêt : la mutualisation des connaissances et la reconnaissance réciproque du professionnalisme. Les deux institutions organisent des réunions pour partager leurs informations et élaborent ensemble des diagnostics sur la situation des bénéficiaires.
D'après Pôle emploi, le partenariat répond aux besoins. "Le public est satisfait de l'approche globale proposée", indique ainsi l'institution dans son bilan. L'approche permet aux personnes accompagnées d'avoir accès plus facilement à des dispositifs sociaux qu'elles ne connaissent parfois même pas. Des solutions ont aussi pu être trouvées sur le champ social pour des hébergements ou l'accès aux soins.
Côté conseillers de Pôle emploi et travailleurs sociaux, la satisfaction est également de mise. Ils apprécient notamment le partage du diagnostic, considéré comme "la seule clé d'entrée". Les conseillers et travailleurs sociaux considèrent aussi que le partenariat engagé génère une gouvernance rapprochée, avec des rencontres régulières pour suivre l'évolution du dispositif et améliorer le fonctionnement. "Le dialogue est instauré et fluide, assure Pôle emploi, il est un gage de réussite."
Actuellement, cinquante départements sont engagés dans la démarche. En 2015, l'objectif est d'atteindre au moins soixante-dix signataires.