CFP post-2027 : Régions de France en appelle au président de la République
Les responsables des régions interpellent le président de la République pour lui faire part de leurs "plus vives inquiétudes" quant à l'avenir des politiques historiques de l'Union européenne que sont la cohésion et la politique agricole commune. En l'état, la France sortirait très pénalisée du projet de cadre financier pluriannuel post-2027.

© @Regionsdefrance/ Carole Delga et Renaud Muselier en août 2024
Dans une lettre datée du 19 septembre dont Localtis a pu prendre connaissance, Carole Delga et Renaud Muselier, respectivement présidente et président délégué de Régions de France, font part au président de la République de la "très vive inquiétude" des régions françaises à l'égard du projet de cadre financier pluriannuel (CFP) post-2027 présenté en juillet par la Commission européenne (lire notre article).
Après une première analyse conduite "en lien avec un certain nombre de services de l'État", les régions s'alarment en premier lieu d'une "très forte baisse" du volume budgétaire prévu pour "les politiques historiques à fort impact territorial" – entendre la cohésion, l'agriculture et la pêche. Les cosignataires observent que, pour la première, la Commission "ne prévoit tout simplement pas de budget dédié pour les régions en transition alors que ces dernières représentent la quasi-totalité des régions métropolitaines". Et estiment que la baisse du budget de la deuxième "pourrait être de l'ordre de 40%". Une configuration de nature à opposer ces deux politiques, redoutent-ils.
Remise en cause potentielle de la place et du rôle des régions
En second lieu, les deux élus soulignent que "les régions sont particulièrement préoccupées par la remise en cause potentielle de leur place et de leur rôle" dans la gouvernance de ces politiques, "alors qu'elles ont fait la preuve de leur expertise et de leur réactivité pour leur élaboration, leur mise en œuvre et leur gestion au plus près du terrain". Et d'avertir que, si ce risque devait se concrétiser, cela "ne pourrait que renforcer la remise en cause du projet européen par de nombreuses forces politiques qui lui sont hostiles". Non sans souligner également qu'une telle recentralisation "serait en totale contradiction avec l'appel lancé par le Premier ministre pour un nouveau grand acte de décentralisation" (lire notre article du 22 septembre).
Les deux élus sollicitent in fine Emmanuel Macron afin d'échanger "sur les moyens d'influer sur les propositions de la Commission européenne, en parfaite intelligence avec l'État". Le courrier, adressé en fin de semaine dernière, n'avait, selon nos informations, pas encore reçu de réponse à l'heure où nous écrivons ces lignes.