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Des annonces attendues samedi pour la Journée de lutte contre la pauvreté, mais Jean Castex exclut une hausse du RSA

Dans un long entretien accordé à France Info le 12 octobre, le Premier ministre a levé sur le voile sur les mesures que le gouvernement envisage de prendre en faveur des "plus vulnérables", via des amendements au projet de loi de finances et/ou au projet de loi de financement pour la sécurité sociale pour 2021. Ces mesures, qui doivent constituer l'acte 2 de la stratégie Pauvreté, seront annoncées, comme prévu, le samedi 17 octobre, à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la pauvreté. En attendant, Jean Castex a indiqué que le gouvernement va "mettre le paquet sur les jeunes", tout en listant déjà les domaines visés : "l'apprentissage, des contrats, des parcours d'insertion, des formations pour aller vers les métiers de la transition écologique". Ce qui, grosso modo, correspond au "plan jeunes" déjà connu.

En revanche, le Premier ministre a clairement écarté une extension du RSA aux jeunes de moins de 25 qui en sont aujourd'hui exclus (sauf cas particuliers) ou la création d'un revenu minimum spécifique pour les jeunes. Jean Castex a en effet affirmé : "Nous ne varierons pas sur un point, c'est que tout ce qui est RSA, c'est-à-dire ce qui donne des allocations relatives à un état de pauvreté, ne sont pas dans nos priorités." Dans la ligne des mesures envisagées en faveur des jeunes, il explique ainsi que "ce qu'on veut nous, c'est booster tous les dispositifs d'insertion qui sortent les gens de cet état pour les conduire vers une formation, vers un emploi, et donc leur donnent une rémunération supplémentaire grâce à cela". En revanche, Jean Castex n'a pas fait allusion au RUA (revenu universel d'activité), qui doit fusionner et simplifier plusieurs prestations et dont le sort semble de plus en plus incertain.

Les annonces du Premier ministre n'ont pas manqué de faire réagir les associations, reçues quelques jours plus tôt à Matignon, dans le cadre du collectif Alerte (voir notre article du 5 octobre 2020). Christophe Robert, le délégué général de la fondation Abbé-Pierre, a ainsi indiqué accueillir le refus d'un RSA jeunes avec "beaucoup d'inquiétude" et juge "cette fin de non-recevoir [...] extrêmement préoccupante", particulièrement "dans la situation que nous connaissons aujourd'hui". Selon lui, "les propos du Premier ministre résonnent durement parce que ça fait longtemps que l'on sait que les jeunes qui ne peuvent pas faire l'objet d'aide de la part de leur famille quand ils n'ont pas d'emploi, quand ils n'ont pas de formation, se retrouvent avec zéro euro de ressources".

Il reste donc à voir en quoi consisteront les mesures présentées le 17 octobre et si d'autres mesures demandées par les associations – comme la création d'un fonds exceptionnel pour aider au paiement des loyers et charges – figureront parmi les annonces du Premier ministre.

 

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