À Bressuire, les bureaux se transforment en logements (79)

Situé en centre-ville, l’îlot Saint-Joseph à Bressuire abrite un vaste bâtiment historique. Ce fut jadis une école dotée d’un internat, avant une transformation commencée dans les années 1990. Une partie du bâti fut alors recyclée en logements sociaux et les bureaux de services municipaux et intercommunaux (centre communal et centre intercommunal d’action sociale) s’installèrent dans l’autre partie. Quand ces derniers quittent le site, l’équipe municipale voit l’opportunité de réaménager ces bureaux en logements.

Répondre aux besoins des entreprises 

Dans cette commune située entre Nantes et Poitiers, l’activité économique est soutenue, le taux de chômage inférieur à la moyenne nationale et la demande de logements forte. « Comme beaucoup d’autres villes, nous manquions de logements adaptés à l’accueil des jeunes qui suivent des formations en alternance. Je me suis alors tournée vers le bailleur social Atlantique Aménagement du groupe Action Logement. L’objectif était d’investir la partie du site laissée vacante par les services municipaux et d’y créer un coliving associant des logements individuels et des espaces partagés pour les étudiants au rez-de-chaussée et des logements sociaux à l’étage », explique la maire, Emmanuelle Ménard.

Le bailleur social déroge à son mode de gestion habituel

Le bailleur social s’est emparé de cette idée et a engagé des pourparlers avec quatre entreprises locales partenaires du projet. Ils se sont entendus sur l’architecture intérieure du coliving, sur le mobilier et sur la gestion. Les entreprises paient les loyers à taux plein au bailleur et sous-louent les chambres individuelles aux jeunes en formation alternée pour un montant de 100 euros par mois, charges comprises. Une fois l’accord trouvé, la commune a vendu le bâti à Atlantique Aménagement qui a lancé les travaux de reconversion des bureaux en logements. La collectivité n’aurait pas pu mener à bien ce projet sans l’implication des entreprises et la disponibilité du bailleur social qui a accepté d’innover en dérogeant à son mode de gestion habituel des logements sociaux.

Se rapprocher de ses obligations

Le rez-de-chaussée compte désormais six chambres meublées avec salle de bains et des espaces partagés pour la cuisine avec réfrigérateurs et placards individuels, un salon, une bibliothèque et une buanderie. Cette répartition de l’espace offre à la fois l’intimité et la convivialité. À l’étage, huit logements sociaux, des T2 de 45 m2, fonctionnent de manière standard. Ce projet permet à la collectivité de se rapprocher des obligations de la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU) pour répondre à la demande de logements à prix abordables. Il contribue à combler le retard. De plus, cette réhabilitation d’un bâti ancien en centre-ville améliore son attractivité et réduit l’artificialisation des sols. Afin de compenser le surcoût de cette transformation par rapport à une démolition/reconstruction, la commune a effectué cette vente à un prix inférieur à celui de l’évaluation des Domaines (lire l’encadré). Pour sa part, la communauté d’agglomération a financé le projet à hauteur de 96 000 euros.