Raismes : un parc urbain imaginé avec les habitants (59)
À Raismes, le nouveau parc urbain Vicoigne a été dessiné par les habitants et les activités sportives et de plein air y sont nombreuses. L’aménagement participatif est devenu un usage pour la commune, qui s’est engagée, sur ce principe, dans la création d’un second parc, avec de nouveaux objectifs.
© Commune de Raismes
Mitoyenne d’une école, la friche Vicoigne était, jusqu’en 2020, un terrain vague. Avec l’aide d’une trentaine d’habitants, elle s’est transformée en un parc urbain offrant une diversité d’activités de plein air. Terrain de basket, boulodrome, tables de pique-nique, skate parc, arbres fruitiers, potager, boîte à livres et même un petit parking ont trouvé leur place dans ce lieu réhabilité.
D’abord mobiliser les habitants
Ces équipements ont été choisis avec les habitants du quartier, dans le cadre d’une démarche d’aménagement participatif. Les élus, qui ne souhaitaient pas décider seuls du devenir de cette friche, ont voulu redonner à la population confiance dans l’action publique, en leur proposant de s’investir dans ce projet.
La participation des habitants du quartier s’organise autour d’un budget prédéterminé par la commune et dans un cadre énonçant ce que peut ou ne peut pas être cette réhabilitation. Par exemple, la friche ne pourra pas se métamorphoser en parking comme le suggéraient, au tout début de la démarche, certains habitants.
Le premier défi a consisté à mobiliser les participants. La ville prend d’abord appui sur les habitants qui fréquentent la Maison de quartier associative puis sur les parents d’élèves de l’école attenante et les riverains. Elle évoque auprès d’eux le projet et commence à recueillir leurs souhaits. Ces échanges donnent naissance à un Comité de soutien formé de participants volontaires, qui définissent le projet avant de coécrire le cahier des charges avec le soutien d’un bureau d’études missionné par la commune en tant qu’assistant à maîtrise d’ouvrage (AMO).
Une implication très concrète des habitants
Plusieurs thématiques sont abordées par le comité de soutien et ses groupes de travail : l’environnement, le vivre ensemble, l’intergénérationnel ou la sécurité. Les réunions se tiennent toujours dans le quartier, dans la salle de sport toute proche ou sous le préau de l’école. Ces réunions permettent de prendre des décisions très concrètes. Celle du 21 janvier 2020 était, par exemple, consacrée au choix du mobilier urbain du parc. Un catalogue en main, les participants, divisés en trois groupes, ont établi des listes de mobilier qui, après concertation et mise en commun, ont produit la liste définitive dans le respect du budget, fixé à 12 000 euros. Constatant que certains meubles en bois tels que les bancs semblaient simples à construire, les habitants ont rédigé un cahier des charges technique, dans l’objectif de prendre en main eux-mêmes la réalisation. Mais la crise sanitaire du Covid a entravé leur projet. Qu’à cela ne tienne, ce sont les élèves du lycée professionnel qui ont fabriqué les fameux bancs, pour un coût équivalent à celui d’une construction par les habitants, et inférieur au prix du catalogue.
Une expérience dupliquée
Depuis l’ouverture du parc en 2020, les agents du service des espaces verts ont formé les habitants à l’entretien et à la culture du potager. Ils ont fabriqué des bacs en bois, apporté de la terre fertile ou encore, donné des conseils pour réduire l’arrosage.
Le maire, Aymeric Robin, ne constate aucun comportement inapproprié ni dégradation : « Ce projet est celui des riverains qui s’en sont saisis, avec le sentiment d’être pris en considération. Cette appropriation fait qu’ils exercent un contrôle social qui protège le parc des déprédations. Le parc est d’ailleurs devenu un authentique lieu de vie où la Maison de quartier, les associations, les parents d’élèves organisent régulièrement des animations. » Le bilan de cet aménagement participatif a conduit la ville à dupliquer ce dispositif d’aménagement participatif sur une autre friche, avec les mêmes résultats auprès des habitants. Le Parc urbain « Gisèle Halimi » situé en plein centre-ville relie les écoles, la salle de sports, la résidence locative et les services municipaux à l’hyper centre et sa Grand'Place. Cet aménagement participatif est le résultat d'un travail collaboratif des habitants avec une variante en plus, celle de laisser une place plus importante aux femmes en concevant un espace public plus égalitaire et plus inclusif. Il n’y a pas de terrain foot qui trône au milieu du parc, mais plutôt des coins « nature » favorisant la détente, la sociabilisation, ou encore l'épanouissement intellectuel via la lecture, la musique, les jeux...
Les chiffres clés de la réhabilitation
Au départ du projet de réaménagement participatif une dizaine d’habitants, des habitués de la Maison de quartier, se sont mobilisés. Puis, le bouche à oreille aidant, c’est une trentaine d’habitants qui s’est engagée dans les réunions de construction et le suivi du projet.
Au total, la réhabilitation de la friche a coûté un peu plus de 100 000 euros, financés à 50 % par la région Hauts-de-France, dans le cadre des politiques d’accompagnement aux projets participatifs. Le reste à charge de la ville est d’environ 50 000 euros.
Commune de Raismes
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