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Insertion - La progression du nombre de bénéficiaires du RSA socle continue de s'accélérer

La Cnaf fait état d'une progression de près de 7% du nombre de bénéficiaires du RSA au 30 juin 2013, par rapport à la même date de 2012. Et le RSA socle seul augmente de 8,7%.

Avec l'habituel décalage temporel, la crise commence à peser de plus en plus sur l'évolution des effectifs de bénéficiaires du RSA, qui semblent connaître une nette accélération. Sur l'année 2012, la progression du nombre de bénéficiaires du RSA - socle et activité - était de 5% (voir notre article ci-contre du 2 avril 2013). Sur le premier trimestre 2013, elle était de 5,6%, soit +5,6% en métropole et +6,2% dans les DOM entre mars 2012 et mars 2013 (voir notre article ci-contre du 26 juin 2013).
Or, dans le dernier numéro de sa lettre "RSA Conjoncture", la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) fait état d'une progression de près de 7% (+6,9%) au 30 juin 2013, par rapport à la même date de 2012. Ce résultat marque une nette accélération de 1,3 point en un trimestre sur des données annualisées, que la Cnaf attribue - sans surprise - "à la situation défavorable du marché de l'emploi, le chômage connaissant une croissance continue sur cette période".
Le plus inquiétant, notamment pour les départements qui financent cette composante du RSA, est que cette accélération est due au RSA socle. Au 30 juin 2013, celui-ci progresse en effet de 8,7% pour le RSA socle seul (+9% en métropole et +7,2% dans les DOM). Trois mois plus tôt, le taux de progression sur un an était "seulement" de 7,2% (+7,3% et +6,1%), et de +6,6% au 31 décembre 2012 (+6,7% et +6,1%). Entre mars et juin 2013, le nombre de bénéficiaires du RSA socle passe ainsi de près de 1,68 million à 1,72 million de foyers, en données corrigées des variations saisonnières.
Les effectifs du RSA activité seul augmentent également, mais dans des proportions nettement plus modestes : +2,6% au 30 juin 2013 (+2,3% et +7,8%), contre +1,6% au 31 mars (+1,5% et +4,6%).
Avec l'effet décalage, la progression des effectifs du RSA socle est nettement supérieure à celle du nombre de demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) de catégories A, B, C, D, E. Celui-ci continue en effet à augmenter, mais à un rythme qui se ralentit : environ 1% contre 2% en moyenne chaque trimestre depuis la fin de 2011. Mais, comme l'explique la Cnaf, "la progression du chômage moins soutenue ce trimestre est cependant trop récente pour entraîner un ralentissement de la croissance des bénéficiaires du RSA socle". Dans l'hypothèse où la courbe du chômage s'inverserait effectivement à la fin de l'année 2013, il ne faut donc sans doute pas compter sur des répercussions rapides sur l'évolution du nombre de bénéficiaires du RSA socle.