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Immobilier d'entreprise - La Société du Grand Paris veut faire profiter les quartiers du dynamisme des futures gares

La Société du Grand Paris a signé le 3 décembre trois conventions de partenariat avec Epareca, l'Anru et Séquano Aménagement. Objectif : coordonner ses actions avec celles de ces établissements, en particulier autour des gares du Grand Paris Express.

Le Salon de l'immobilier d'entreprise (Simi), qui s'est tenu du 2 au 4 décembre 2015 au palais des Congrès, à Paris, a été l'occasion pour la Société du Grand Paris (SGP) de signer trois conventions importantes avec Epareca (Etablissement public national d'aménagement et de restructuration des espaces commerciaux et artisanaux), l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) et Séquano Aménagement. L'enjeu : coordonner son action d'aménageur avec ces acteurs, en particulier dans les quartiers avoisinant les nouvelles gares.
La première convention, signée pour trois ans avec Epareca, vise à favoriser entre les deux établissements l'échange d'expériences et des connaissances des problématiques commerciales dans les quartiers de la politique de la ville concernés par le réseau du Grand Paris Express. Au total, sur les 68 gares que compte le Grand Paris Express, 17 sont comprises dans les périmètres des quartiers de la politique de la ville, dont Aulnay, Bobigny-Drancy ou Chevilly Trois Communes, et 25 sont situées à moins de 800 mètres du périmètre des quartiers de la politique de la ville (Arcueil-Cachan, Bondy, Le Bourget RER, Les Ardoines…). Ces quartiers souffrent notamment d'une vacance commerciale bien supérieure à la moyenne. Le partenariat devrait permettre "d'assurer une bonne connaissance mutuelle des principes d'action de chacun des deux établissements dans le but d'apporter une réponse la plus adaptée aux besoins des territoires d'intervention communs", détaille la convention. "Il s'agit notamment d'éviter les doublons", explique-t-on chez Epareca. Dans le cadre de cette convention, Epareca met à disposition de la SGP son état des lieux de l'artisanat et du commerce de proximité dans les quartiers prioritaires et relevant du nouveau programme de renouvellement urbain prévu par la loi du 21 février 2014 (voir encadré ci-dessous). L'établissement donnera aussi accès à la SGP à la totalité des données du centre national de ressources CapVille consacré à l'artisanat et au commerce de proximité dans les quartiers de la politique de la ville et associera la SGP à ses études préalables conduites à la demande des collectivités. A l'inverse, la SGP consultera Epareca dans le cadre de la définition des programmes commerciaux pour les gares situées dans les quartiers pour prendre en compte si nécessaire les enjeux détectés par Epareca en matière d'artisanat et de commerce de proximité.

D'autres conventions pour des projets précis

"Le partenariat pourra déboucher sur de l'opérationnel, précise-t-on à Epareca, mais le budget se montera au cas par cas." La convention prévoit ainsi que la SGP et la collectivité compétente pourront engager une saisine d'Epareca pour la réalisation d'études. "Les modalités de financement de ces études seront définies dans une convention spécifique, associant par ailleurs, le cas échéant, la Caisse des Dépôts", précise la convention. "Il y aura sans doute des sous-conventions pour des projets très précis", explique-t-on à la SGP. Les partenaires devront se réunir au moins deux fois par an afin de passer en revue les opérations franciliennes comprenant du commerce en cours d'études ou de développement par chacun des deux, et assurer le suivi des engagements pris.
La deuxième convention a été signée avec l'Anru pour une durée de trois ans. Dans le même esprit que la première, elle vise une articulation des actions des deux partenaires en faveur des quartiers. "L'Anru et la SGP souhaitent que les projets de renouvellement urbain qui bénéficieront du NPNRU (nouveau programme national de renouvellement urbain) profitent du potentiel offert par les gares du Grand Paris Express et, qu'en parallèle, les aménagements autour des gares se développent en cohérence avec ces projets", précise un communiqué commun.
Enfin, la SGP a signé une autre convention avec Séquano Aménagement, la société d'économie mixte d'aménagement et de construction de la Seine-Saint-Denis pour coordonner les actions d'aménagement urbain autour de la ligne 15 Est du Grand Paris Express, reliant Saint-Denis Pleyel à Champigny. Des partenariats spécifiques sont envisagés selon les projets pour que les gares situées à proximité des secteurs d'intervention de Séquano Aménagement soient parfaitement intégrées aux projets urbains futurs ou en cours.
"Il s'agit d'être le plus efficace possible là où il y a déjà des actions en cours, et de s'assurer que les futures gares se fassent en toute cohérence avec les opérations de renouvellement urbain et les travaux menés pour les commerces", explique-t-on à la SGP.

Emilie Zapalski

L'état des lieux d'Epareca
Epareca est en train de mettre à jour, sur les nouveaux quartiers Anru de priorité nationale, son état des lieux des activités commerciales et artisanales. Objectifs : avoir une vision exhaustive de l'état de santé des activités commerciales et artisanales dans ces quartiers, évaluer le potentiel de développement d'activités économiques, et produire une information et des recommandations directement exploitables par tous les acteurs de la politique de la ville. Un premier état des lieux avait été réalisé en deux phases (2008 et 2010) face à l'absence de données qualitatives sur le commerce implanté dans les quartiers de la politique de la ville.
Basé sur les 216 quartiers identifiés par l'Anru et 670 pôles commerciaux et artisanaux, représentant plus de 20.000 locaux commerciaux, et plus de deux millions d'habitants, l'état des lieux, dont les résultats seront publiés au fur et à mesure d'ici fin 2015, fait déjà ressortir quelques constats. Côté commerces, le tissu commercial de ces quartiers est résolument tourné vers la proximité et le taux de vacance (13%) touche plus durement les cœurs de ville. Ces quartiers comportent de nombreuses rues commerçantes de cœur de ville ou de faubourgs. En matière d'artisanat, le tissu économique est "peu lisible", les offres de foncier et d'immobilier d'entreprise sont nombreuses et les taux de création élevés mais avec de nombreuses radiations.

E.Z.

 

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