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Santé - Le plan national Canicule s'est montré plutôt efficace face à la vague de chaleur de l'été 2018

Santé publique France publie le bilan de la canicule de l'été 2018. Celle-ci a pris place du 24 juillet au 8 août, soit durant une quinzaine de jours, une durée comparable à celle de la canicule meurtrière de 2003. Au plus fort de l'épisode - le 6 août - 67 départements étaient en vigilance orange, et 18 en vigilance jaune. Ces territoires représentaient 70% de la population métropolitaine. En dehors de la durée, la canicule de 2018 ne peut se comparer à celle de 2003. Elle se rapproche plutôt de celle de la fin du mois de juin 2015, avec des circonstances et un excès de mortalité très voisins (voir notre article ci-dessous du 20 juillet 2015).

1.480 "décès en excès"

Dans un communiqué du 21 septembre - au sortir d'une réunion avec l'ensemble des acteurs du plan national Canicule (PNC) -, Agnès Buzyn estime que les mesures mises en œuvre dans ce cadre "ont permis d'atténuer l'impact sanitaire de cet épisode de canicule, qui a montré une nouvelle fois la force de la mobilisation de l'ensemble des professionnels de santé et des secteurs médicosocial et social, et, plus généralement, l'esprit de solidarité qui anime notre société dans son ensemble, en particulier vis-à-vis des personnes les plus fragiles".
Le terme d'atténuation est choisi à dessein, car l'épisode a tout de même provoqué 1.480 "décès en excès", ce qui correspond à une surmortalité de l'ordre de 15%. Le calcul s'appuie sur les données de l'état civil transmises à l'Insee par un échantillon de 3.000 communes, représentant environ 80% de la mortalité totale.
Les personnes de 75 ans et plus représentent plus de 60% de ces décès en excès (931 décès), mais c'est la tranche des 65-74 ans qui affiche le taux de surmortalité le plus élevé avec une moyenne estimée de +26,1%, contre +14,2% chez les 75 ans et plus. A noter : un taux de mortalité en excès est de 14,2% chez les moins de 15 ans et de 14,3% chez les 15-44 ans. C'est finalement la tranche 45-64 ans qui a été la moins touchée (surmortalité de 7,7%).

Le système de soins a fait face

Autre enseignement du bilan établi par Santé publique France : malgré la période estivale, le système de santé a pu absorber sans difficultés particulières les 5.676 passages aux urgences et les 1.963 consultations de SOS Médecins pour des pathologies en lien avec la chaleur. Il apparaît que 58% de ces passages aux urgences ont donné lieu à une hospitalisation et que toutes les classes d'âges sont concernées, même si l'impact est plus important chez les plus de 75 ans.
Autre point a signaler : la bonne prise en compte des effets de la canicule en milieu professionnel. L'inspection médicale du travail a ainsi notifié à Santé publique France seulement quatre cas d'accidents du travail mortels pouvant être liés à la chaleur.
La ministre des Solidarités et de la Santé et Santé publique France rappellent aussi l'ampleur de la mobilisation pour faire face à une éventuelle canicule. Dans le cadre du PNC, 778.747 documents de prévention ont été diffusés en France, tandis qu'une affiche spécifique aux travailleurs a été diffusée à 10.000 exemplaires dans le magazine de prévention de l'Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP). Par ailleurs et pour sensibiliser la population, des spots télé et radio ont été diffusés du 31 juillet au 9 août, dans le cadre de la réquisition des médias par le ministère des Solidarités et de la Santé.

Il n'y a pas que la canicule...

Conclusion de Santé publique France : "L'été 2018 se place dans la continuité des années 2015, 2016 et 2017, toutes touchées par des canicules. Les impacts observés sur le recours aux soins et sur la mortalité soulignent que la chaleur extrême demeure un risque important pour la santé. En dehors de ces périodes extrêmes, la chaleur a un impact conséquent sur la santé puisque les deux tiers des passages aux urgences pour pathologies liées à la chaleur se sont produits en dehors de cet épisode caniculaire. La prévention de l'impact de la chaleur doit être anticipée sur l'ensemble de la période estivale et renforcée pendant les canicules."

 

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