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Les associations d'élus attendent des réponses sur la réouverture des équipements sportifs

L'Association nationale des élus en charge du sport et l'Association des maires de France ont écrit à la ministre des Sports. Parmi leur interrogations : la date et les conditions de réouverture des équipements sportifs. Parmi leurs craintes : le manque de moyens pour aider les associations sportives en difficulté.

Si le président de la République, dans son adresse aux Français du 13 avril, a annoncé le déconfinement progressif à partir du 11 mai prochain des écoles, collèges et lycées, qu'en sera-t-il des équipements de proximité tels que piscines, patinoires, gymnases ? Dans une lettre datée du 15 avril, Marc Sanchez, maire de Lavelanet et président de l'Andes (Association nationale des élus en charge du sport), interpelle Roxana Maracineanu, ministre des Sports : "Une réponse est attendue par mes collègues."
Alors que le ministre de l'Éducation, Jean-Michel Blanquer, affirmait au Sénat le 16 avril avoir "évoqué avec la ministre des Sports la possibilité d'avoir des activités sportives correspondant aux règles sanitaires pour les élèves", la question du retour des scolaires dans les équipements sportifs se pose. Pour l'heure, les discussions devront avoir lieu entre l'État et les collectivités locales. "Chacun des points fait l'objet d'une expertise, nous les discutons avec nos interlocuteurs et c'est cela qui fera l'objet du plan du Premier ministre", a déjà précisé Jean-Michel Blanquer. Et, bien entendu, à la question de l'Andes se demandant "quelles conditions sanitaires seront exigées", le ministre de l'Éducation nationale a déjà répondu qu'"un nettoyage serait nécessaire avant le 11 mai".

Les piscines, un enjeu social majeur

Au delà des équipements utilisés par les scolaires, se pose aussi la question des équipements traditionnellement ouverts durant l'été. "Mes collègues doivent également anticiper la saison estivale à venir qui est également une période majeure pour les territoires ruraux, du littoral et de montagne", écrit Marc Sanchez. 
Si la question des modalités sanitaires à respecter se pose encore ici, les élus locaux s'interrogent surtout sur la date d’ouverture des installations. Quand le président de la République dit que "les lieux rassemblant du public, restaurants, cafés et hôtels, cinémas, théâtres, salles de spectacles et musées, resteront en revanche fermés à ce stade [et que] les grands festivals et événements avec un public nombreux ne pourront se tenir au moins jusqu'à mi-juillet prochain", faut-il en déduire que ces installations sportives publiques n'ouvriront pas avant le 15 juillet ? Pour les collectivités, la question de "l’anticipation du recrutement du personnel" pour des activités par nature saisonnière va se poser. Et l'enjeu n'est pas mince, comme le souligne le président de l'Andes : "Comme l’a rappelé l’été dernier avec ses fortes chaleurs, la question de l’ouverture des complexes aquatiques est également un enjeu social majeur qu’il convient de saisir afin de proposer aux concitoyens un espace sécurisé de fraîcheur et de loisirs." 
Les interrogations de l'Andes liées à la crise sanitaire ne s'arrêtent pas là. Dans une seconde lettre du 15 avril adressée à la même Roxana Maracineanu et cosignée par François Baroin, président de l'Association des maires de France (AMF), Marc Sanchez avance que les collectivités "seront impactées au premier plan en tant que propriétaires et gestionnaires de la quasi-totalité des équipements utilisés" dans le cadre des compétitions sportives dont les calendriers ont été bouleversés.

Menace sur les subventions aux clubs

"Il sera nécessaire de désinfecter les équipements sportifs dès lors qu’ils ont été utilisés pour l’accueil et le confinement de publics démunis, d’effectuer les vérifications de sécurité et de contrôle des installations et surtout de réaliser les travaux de réparation, de maintenance des équipements qui ont d’ores et déjà été planifiés et contractualisés avec des prestataires, ou l’utilisation des équipements pour d’autres manifestations ou activités", écrivent de concert les deux présidents.
Devant cette situation inédite, Andes et AMF attirent l'attention de la ministre des Sports sur "la nécessité d’une harmonisation des positions entre toutes les fédérations au niveau national pour une transmission rapide à l’ensemble des collectivités territoriales". Surtout, ils soutiennent que les difficultés financières des collectivités territoriales "vont s’aggraver" et qu'elles "ne leur permettront pas de soutenir les clubs et associations sportives". 
Enfin, Marc Sanchez et François Baroin estiment "nécessaire […] d’accorder aux collectivités territoriales une plus grande souplesse concernant la mise en conformité des règles fédérales relatives aux équipements sportifs pour les deux prochaines saisons".