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Transports - LGV Sud-Ouest : la mise en service de Bordeaux-Toulouse annoncée pour 2024

Le ministre délégué aux Transports, Frédéric Cuvillier, a annoncé ce 23 octobre dans un communiqué qu'il avait arrêté le tracé définitif et défini un "schéma de réalisation en deux phases" pour le grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO). La première phase comprend deux lignes nouvelles. La première de ces lignes, la LGV Bordeaux-Toulouse, doit être mise en service "à l'horizon 2024", selon le ministère. D'un coût de 5,9 milliards d'euros, elle permettra de mettre la capitale de Midi-Pyrénées à 3h10 de Paris, soit un gain de temps supplémentaire d'une heure qui s'ajouteront aux 50 minutes gagnés dès l'entrée en vigueur de la LGV Tours-Bordeaux, en 2017, Bordeaux se trouvant à cette date à 2h05 de Paris. "C'est une excellente nouvelle pour tous les Toulousains et pour l'ensemble de la métropole. C'est l'aboutissement logique et légitime du combat sans relâche que nous avons mené aux côtés de la région et du département pour inscrire notre métropole dans le réseau européen de la grande vitesse", s'est réjoui Pierre Cohen, maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole. "Cette décision soutient et conforte la stratégie métropolitaine de la communauté urbaine, qui a déjà acté une contribution de près de 130 millions d'euros à la réalisation du tronçon Tours-Bordeaux, a réagi Vincent Feltesse, député de la Gironde et président de la communauté urbaine de Bordeaux. Au moment où l'opération Bordeaux Euratlantique monte en puissance, la métropole bordelaise se voit ainsi confirmée dans un statut de porte d'entrée du sud-ouest de la France et, aussi, du sud de l'Europe. Elle a évidemment tout à gagner du saut d'échelle dont ce projet est potentiellement porteur."
L'autre ligne nouvelle, entre le Sud-Gironde et le raccordement nord de Dax, est prévue "à l'horizon 2027". Elle mettra Bayonne à 3h25 de Paris, soit un gain de temps de 20 minutes pour un coût de 3,2 milliards d'euros. Les deux lignes feront l'objet d'une enquête préalable à la déclaration d'utilité publique au premier semestre 2014. "Concomitamment, les aménagements des lignes existantes aux abords des agglomérations toulousaine et bordelaise seront présentés à des enquêtes publiques spécifiques", a précisé le ministère.

Une ligne nouvelle vers l'Espagne toujours controversée

La liaison entre Bordeaux et Dax augure le futur raccordement avec la frontière espagnole, qui constitue la deuxième phase du GPSO. L'objectif est une mise en service "au plus tard en 2032", après un financement de 4,1 milliards d'euros pour le tracé entre Dax et la frontière. "L'intention politique est d'atteindre la frontière espagnole" car cette ligne "présente un intérêt certain dans le cadre du développement du réseau transeuropéen de transport et des échanges avec la péninsule ibérique le long de la façade atlantique, à l'horizon de saturation de la ligne existante", a indiqué Frédéric Cuvillier, dans un entretien avec les journaux Sud-Ouest et La Dépêche du Midi. "Elle fera l'objet d'un approfondissement des études, notamment dans les secteurs à forts enjeux environnementaux" car "nous voulons sécuriser le projet sur le plan juridique", a-t-il ajouté. De nombreux opposants, dont des élus locaux, ont manifesté leur opposition à la création d'une ligne nouvelle vers l'Espagne. Ils estiment son coût prohibitif par rapport au gain de temps obtenu et militent pour la rénovation de la ligne existante en dénonçant les études présentées sur l'évolution du trafic.
Reste la question du financement de ces lignes nouvelles. Un protocole d'accord avait été signé avec plus de 57 collectivités locales, qui, pour certaines l'ont remis en question notamment depuis le report après 2030 de la liaison vers Espagne. "Nous avons une année pour arrêter le tour de table avec les collectivités. Parallèlement à l'engagement de l'Etat, elles seront appelées à concrétiser l'engagement qui avait été pris en 2009. Et cela va se faire sur la durée", a estimé Frédéric Cuvillier. Les présidents PS des régions Aquitaine et Midi-Pyrénées, ardents défenseurs du GPSO, Alain Rousset et Martin Malvy, ont appelé le 22 octobre dans un communiqué commun "l'ensemble des collectivités concernées pour qu'elles reprennent le versement de leur part de financement dans le projet de LGV en cours de construction entre Tours et Bordeaux", après la suspension des versements du conseil général des Pyrénées-Atlantiques et de la communauté d'agglomération de Pau. D'autres collectivités, qui n'avaient pas signé l'accord de 2009 sous le précédent ministère de l'UMP Dominique Bussereau, n'ont pas encore confirmé leur participation financière.