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Habitat - Logement : l'accession à la propriété nuit-elle à l'emploi ?

Dans la dernière livraison de sa lettre "Insee Analyses", l'Insee s'interroge sur de possibles "effets secondaires défavorables à l'emploi" de la hausse continue du nombre de propriétaires depuis cinquante ans. Cette publication intervient alors que s'engage à l'Assemblée nationale l'examen, en première lecture, du projet de loi Elan (Evolution du logement, de l'aménagement et du numérique). Celui-ci comporte notamment un article créant le "bail mobilité", destiné précisément à alléger les contraintes locatives pour favoriser la mobilité professionnelle.
La question posée par l'étude part du constat, "mis en évidence dans de nombreux travaux", qu'"une augmentation de la densité de propriétaires au niveau local va [...] de pair avec une hausse du taux de chômage". Ce phénomène tiendrait à la conjonction de deux éléments jouant en sens contraire. D'une part, il est acquis que les propriétaires sont moins souvent au chômage que les locataires. D'autre part, "une forte densité de propriétaires peut engendrer des tensions sur le marché du logement : ces tensions sont susceptibles de compliquer la recherche d'emploi des chômeurs, par exemple en limitant leurs opportunités de trouver un logement à proximité des offres d'emploi". Le lien se ferait ainsi par le rétrécissement du marché locatif, du fait de la progression du taux de propriétaires.
Pour sa démonstration, l'Insee s'appuie sur l'exploitation des données des recensements successifs de 1968 à 2011. Son analyse montre que le second effet (la hausse du taux de propriété asséchant le marché locatif, ce qui nuit à la mobilité et donc à l'emploi) l'emporterait sur le premier (davantage de propriétaires signifiant moins de chômeurs). Ainsi, selon l'étude, "une hausse de 10 points de la densité de propriétaires au niveau local serait associée à des frictions sur le marché du travail accroissant d'environ 1,3 point le taux de chômage local". Mais cet impact négatif sur l'emploi est, pour partie, compensé par l'effet bénéfique du statut de propriétaire sur le risque de se retrouver au chômage. Résultat : "La résultante des deux effets serait néanmoins d'ampleur modérée, à hauteur de 0,6 point sur le chômage local".

 

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