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Petite enfance - Modes de garde : les crèches progressent, les assistantes maternelles reculent

La Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) publie l'édition 2016 du rapport de son Observatoire national de la petite enfance. Portant - sauf exceptions - sur les données 2015, cette somme d'une centaine de pages propose de nombreuses statistiques, cartes et analyses sur tous les aspects de l'accueil des enfants de 0 à 6 ans. Elle constitue désormais la référence en la matière.

Plus de 56 places d'accueil pour 100 enfants de moins de trois ans

En matière de modes de garde, la principale information de cette édition 2016 est que "la baisse de recours aux modes d'accueil individuels se confirme, alors que la crèche reste plébiscitée, y compris par les familles monoparentales". Globalement, la capacité d'accueil des différents modes d'accueil (individuels et collectifs) continue de progresser. Elle atteint désormais une capacité théorique de 56,1 places pour 100 enfants de moins de trois ans. Ce taux n'était encore que de 50,5% en 2010, soit une hausse de 11% en cinq ans. Jusqu'à présent le principal facteur explicatif de cette évolution tenait à la progression du nombre d'assistantes maternelles. Le nombre de places offertes s'est en effet accru de 79.800 unités depuis 2010, contre une hausse de 53.500 places dans les modes d'accueil collectifs.
Cette tendance est toutefois en train de s'inverser. Ainsi, 598.200 enfants de moins de trois ans étaient gardés par une assistante maternelle en 2015, contre 605.900 en 2014. Le nombre de ces dernières a reculé de 9.500 en 2015, tandis que se poursuivait la baisse du nombre d'heures déclarées par les employeurs d'assistantes maternelles : -1,7% en 2015, après -1,6% en 2014 et -0,2% en 2013. De même, 455.300 familles - assurant elle-même la garde de leur enfant - ont bénéficié d'un complément d'activité en 2015, contre 492.500 en 2014.
A l'inverse, 960.400 enfants étaient inscrits, en 2014, auprès des établissements d'accueil du jeune enfant (Eaje) bénéficiant de la prestation de la prestation de service unique (PSU), contre 947.600 un an plus tôt (+1,35%). En dix ans, le nombre de places en Eaje (une place pouvant accueillir plusieurs enfants, notamment dans les haltes garderies) a progressé de 32%, passant de 316.500 en 2004 à 419.200 en 2014.

Les collectivités financent le tiers de l'accueil des 0-6 ans

Autre information intéressante tirée du rapport 2016 de l'observatoire : les spécificités des familles monoparentales dans le recours aux modes d'accueil de la petite enfance. Celles-ci sont en effet 27% à confier leurs enfants à leurs grands-parents (contre 20% pour les parents en couple), 27% à recourir à un Eaje (contre 22%) et seulement 14% à recourir aux services d'une assistante maternelle (contre 32%).
Enfin, le rapport 2016 consacre également une analyse détaillée aux coûts et aux investissements de l'accueil de la petite enfance. Il en ressort notamment qu'en 2015, les acteurs publics - Etat, branche Famille et collectivités territoriales - ont consacré 31,4 milliards d'euros à l'accueil de la petite enfance, y compris la scolarisation en école maternelle qui représente à elle seule 14,1 milliards d'euros.
Sur cet ensemble de dépenses, la branche Famille est le premier contributeur, avec 12,2 milliards d'euros (39%). Elle couvre 70% des dépenses consacrées à la tranche d'âge des moins de trois ans et 9% des dépenses consacrées aux enfants de trois à six ans. Les collectivités territoriales sont le second contributeur, avec un total de 10 milliards d'euros (32% de l'effort total). Elles couvrent ainsi 19% de la dépense consacrée aux moins de trois ans et 44% de celle en faveur des 3-6 ans (à travers leur contribution au fonctionnement et l'investissement des écoles du premier degré). Pour sa part, l'Education nationale apporte 7,4 milliards d'euros (23,6%), centrés essentiellement sur l'accueil des 3-6 ans. Enfin, l'administration fiscale contribue à hauteur de 1,7 milliard d'euros (5,4%), à travers divers crédits et réductions d'impôts et en raison du régime d'imposition spécifique des assistantes maternelles.

 

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