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Tourisme : l'OMT table sur une baisse d'activité de 20 à 30%, la France prévoit 40 milliards de perte

Le secteur du tourisme devrait être, avec celui du transport aérien auquel il est étroitement lié, un des plus touché par la crise sanitaire du Covid-19. L'impact sera d'autant plus grand que les difficultés ont commencé dès janvier, avec la réduction des flux touristiques en provenance d'Asie. En témoigne le point sur la situation publié par l'OMT (Organisation mondiale du tourisme) à la date du 27 mars. Le constat est sombre : "Avec la mise en place inédite de restrictions sur les voyages partout dans le monde, l'institution spécialisée des Nations unies pour le tourisme s'attend à ce que les arrivées de touristes internationaux baissent de 20% a? 30% en 2020 par rapport aux chiffres de 2019". L'OMT précise en outre que ces prévisions "doivent être interprétés avec précaution étant donne? l'extrême niveau d'incertitude entourant la crise actuelle".
En l'état, cette projection diminuerait les recettes du tourisme international – qui correspondent à des exportations pour les pays accueillant des touristes internationaux, comme la France – de l'ordre de 300 à 450 milliards de dollars (soit de 271 à 406 milliards d'euros). Ce chiffre est à comparer aux 1.500 milliards de dollars de recettes enregistrés en 2019. Pour prendre toute la mesure de l'impact, il faut rappeler que les conséquences sur le tourisme international avaient été cinq ou six fois moindre lors de la crise financière de 2009 (avec une baisse de 4% des arrivées de touristes internationaux) et que l'épidémie de Sras en 2003 avait diminué les arrivées de seulement... 0,4%. Même s'il encore trop tôt pour avoir une idée précise de l'ampleur de la crise, Zurab Pololikashvili, le secrétaire général de l'OMT, estime qu'"il est clair que des millions d'emplois dans le secteur risquent d'être détruits. Environ 80% de toutes les entreprises touristiques sont des petites et moyennes entreprises (PME) et le secteur est en première ligne pour offrir des emplois et autres débouchés aux femmes, aux jeunes et aux populations rurales".
Première destination touristique mondiale, la France est concernée au premier chef par cette crise. Jean-Baptiste Lemoyne, le secrétaire d'État auprès du ministre des Affaires étrangères en charge du tourisme, évoque ainsi une perte de recettes de la filière touristique (y compris hors international) de l'ordre de 40 milliards d'euros sur trois mois. Pour permettre la comparaison, il a rappelé que ce secteur "génère pour tous nos territoires environ 170 milliards d'euros chaque année de recettes touristiques, entre touristes internationaux et français".
À l'OMT, qui a créé un comité de crise pour le tourisme mondial "afin d'unifier et de renforcer l'action menée", Zurab Pololikashvili ne veut cependant pas sombrer dans le défaitisme. L'Organisation souligne en effet "la résilience historique du tourisme et sa capacité à créer des emplois au lendemain des crises, tout en insistant sur l'importance de la coopération internationale et de faire au secteur une place centrale dans les efforts de redressement".

 

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