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Economie sociale et solidaire - 14 nouveaux pôles de l'ESS soutenus

Les lauréats du deuxième appel à projets des pôles territoriaux de coopération économique (PTCE) ont été présentés le 14 janvier 2016, par Martine Pinville, secrétaire d'Etat en charge de l'économie sociale et solidaire. Ces pôles sont destinés à valoriser les filières locales de l'Economie sociale et solidaire, un peu sur le modèle des pôles de compétitivité, en lien notamment avec les collectivités. Un budget de 2,75 millions d'euros leur sera consacré, avec des enveloppes allant de 26.000 à 290.000 euros.

Les quatorze lauréats du deuxième appel à projets Pôles territoriaux de coopération économique (PTCE) ont été désignés le 14 janvier à Paris. Ces "pôles de coopération" – une dénomination qui fait écho aux "pôles de compétitivité" – diffusent le modèle de l'économie sociale et solidaire (ESS) au-delà de ses acteurs traditionnels, en créant des "passerelles" entre ces derniers et les "entreprises 'classiques', mais aussi les collectivités locales et les centres de recherche et organismes de formation", rappelle Martine Pinville, secrétaire d'Etat en charge de l'ESS, en préambule du dossier de présentation des résultats (voir ci-contre).
Interministériel, l'appel à projets doté de 2,75 millions d'euros a mobilisé – outre le secrétariat d'Etat à l'ESS - les ministères de l'Agriculture, de l'Education nationale, du Logement, des Outre-Mer et de la Ville, ainsi que la Caisse des Dépôts.
Le soutien apporté à chaque lauréat, entre 26.000 et près de 290.000 euros, est "significatif mais ponctuel", a précisé Martine Pinville le 14 janvier. Ces financements ont vocation à "impulser et amorcer une nouvelle dynamique", mais les porteurs de projets devront ensuite compter sur la "solidité de [leur] modèle économique", a-t-elle ajouté.

Convaincre les collectivités d'entrer dans une logique de co-gestion

Les pôles de coopération distingués cette année sont représentatifs de la diversité des thèmes abordés par les acteurs de l'ESS : valorisation de l'artisanat, économie circulaire (recyclage de palettes, de déchets organiques, etc.), mobilité, construction durable, restauration, agriculture, tourisme ou encore numérique.
Plusieurs projets portés à l'origine par des acteurs de l'insertion témoignent des efforts déployés pour résoudre des problèmes complexes avec peu de moyens.
Ainsi le pôle mobilité du bassin d'emploi du Havre fédère une vingtaine de partenaires privés et publics – dont la ville, le département, la région et Pôle emploi – pour proposer des solutions aux personnes les moins mobiles : garages solidaires, parc de prêt et de location de véhicules accessibles, soutien à l'obtention du permis de conduire, etc.
L'enjeu, pour l'initiateur du projet, Jean-François Samson de l'entreprise d'insertion ODD, est désormais de convaincre les collectivités de collaborer plus étroitement, dans une logique de "co-gestion", en intégrant la société coopérative d'intérêt collectif (Scic) qui porte le pôle.

Créer des opportunités en décloisonnant

Certains porteurs de projets s'efforcent de déployer une action globale autour d'une filière, à l'instar de Bou'sol. Structuré autour du réseau de boulangeries solidaires "Pain et partage" et implanté à Marseille et en Provence, le pôle de coopération a pour ambition de favoriser un développement "équitable pour l'ensemble des acteurs de la création de valeur", de créer des "emplois inclusifs" et de "produire un pain de qualité" à destination de la restauration collective, précise Benjamin Borel, co-gérant de la Scic Bou'sol.
Dans un territoire "hyper rural" de la politique de la ville, à Limoux (Aude), le pôle 3.EVA vise, selon ses initiatrices, à "décloisonner", à favoriser la rencontre entre "des gens qui ne se rencontrent jamais" (écoles, entreprises, associations, centres de formation…) et à promouvoir l'entrepreneuriat.

La Caisse des Dépôts pourra soutenir le développement des pôles

En dehors des lauréats, parmi les 85 autres projets éligibles, certains pourront bénéficier d'un appui de la Caisse des Dépôts, notamment en outre-mer dans le cadre d'un "plan de rattrapage de l'ESS", comme l'a annoncé George Pau-Langevin, ministre des Outre-Mer. D'autres appels à projets PTCE devraient aussi être organisés à l'avenir. 
Et, au-delà de la phase d'amorçage, "la Caisse des Dépôts est prête à accompagner [les projets] dans leur croissance", a ajouté Gabrielle Gauthey, directrice de l'investissement et du développement local de la Caisse des Dépôts. Comme l'a annoncé François Hollande le 12 janvier, une enveloppe de 100 millions d'euros issue du livret développement durable sera dédiée au financement de l'ESS.
Enfin, sur le terrain de l'échange de pratiques et de la capitalisation de connaissances, le Labo de l'ESS à l'origine de ce dispositif fédère autour d'une charte la moitié des quelque 100 pôles de coopération existant à ce jour et publie régulièrement des travaux. Dernière en date, sortie en octobre dernier, une analyse des activités, des modes de gouvernance et des fonctionnements économiques de onze pôles.

 

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