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Communication - Les kiosquiers font leur grand retour dans la capitale et en régions

La deuxième édition de l'opération "Paris aime ses kiosques" - du 12 au 18 mai - est l'occasion de revenir sur la situation de ce mode traditionnel de diffusion de la presse. Depuis plus de dix ans, celui-ci est en effet confronté à de sérieuses difficultés. Celles-ci tiennent bien sûr à l'érosion du lectorat et des tirages - notamment pour la presse quotidienne -, mais aussi à des causes intrinsèques : dégradation des conditions d'exercice de la profession de kiosquier et des revenus des intéressés, effets délétères du principe de diffusion systématique de tous les titres (qui voit les kiosquiers crouler sous les invendus et les retours), mobiliers urbains dépassés... A cela s'ajoute les conséquences du grave conflit social chez le diffuseur Prestalis, qui s'est étalé de septembre 2012 à janvier 2013 et s'est traduit par la perte de plusieurs journées de travail pour les kiosquiers.

Mobilisation générale

La crise a atteint son apogée au milieu des années 2000. En 2005, le nombre de kiosques en fonctionnement à Paris - qui concentre la moitié des kiosques français - était ainsi de 315, contre 380 trois ans plus tôt. Face à ce véritable effondrement d'un mode de diffusion essentiel à la survie de la presse écrite, les pouvoirs publics, mais aussi les professionnels (journaux, éditeurs, diffuseurs...) ont fini par réagir. Plusieurs accords sont venus améliorer les conditions de travail et de rémunération des kiosquiers (voir nos articles ci-contre). Ce soutien a également pris la forme d'aides financières directes, en particulier pour la réouverture de points de vente et l'installation de nouveaux kiosques.
Les collectivités concernées ont pris leur part à ce sauvetage, à commencer par la capitale. Ce soutien a pris la forme d'aides directes, mais aussi celle du recours à la possibilité d'exonération totale ou de réfaction de 50% de la taxe locale sur la publicité extérieure pour une ou plusieurs catégories de publicités.
Par ailleurs, en octobre 2005, la ville de Paris a confié - par le biais d'une délégation de service public - à la société MédiaKiosk (filiale du groupe JCDecaux, avec pour autres actionnaires le diffuseur Prestalis et de grands titres comme l'Express, le Monde ou le Figaro) la responsabilité de l'animation et du développement du réseau des kiosques à journaux. Ceci s'est traduit notamment par une rénovation et un agrandissement de nombreux kiosques, améliorant ainsi sensiblement les conditions de travail de leurs titulaires.

Vingt-sept nouveaux kiosques en France en 2013

Ces efforts convergents portent aujourd'hui leurs fruits. Le nombre de kiosques en fonctionnement à Paris est en effet remonté à 365 en 2013 (pour 408 installés), soit 50 de plus que lors du creux de la vague en 2005. Ce nombre devrait d'ailleurs continuer de croître, car MédiaKiosk a pour politique de chercher à compenser la fermeture de magasins de presse par l'ouverture d'un kiosque. Six nouveaux kiosques ont ainsi ouvert à Paris l'an dernier.
Mais cette - relative - renaissance des kiosques concerne aussi la province. En 2013, MédiaKiosk a ainsi ouvert 21 nouveaux kiosques hors Paris, qui ont renforcé le réseau dans des villes comme Lyon, Bordeaux ou Cannes. Certaines communes - comme Annecy ou Roubaix - ont même accueilli leur premier kiosque de presse. Aujourd'hui MédiaKiosk est ainsi partenaire de 180 communes et gère un réseau de 774 kiosques.

Jean-Noël Escudié / PCA
 

 

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