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Habitat - Logement : les mises en chantier ont progressé de 22% en 2011

Le commissariat général au Développement durable (CGDD) publie dans la dernière livraison de sa lettre Chiffres et statistiques les résultats - très attendus - de la construction de logements au 31 décembre 2011. Il était déjà de notoriété publique que 2011 avait constitué une bonne année en la matière. Parus quelques jours plus tôt (voir notre article ci-contre du 26 janvier 2012), les premiers chiffres du bilan 2011 du logement social montraient déjà la tendance. Les chiffres officiels du CGDD,  qui portent sur l'ensemble de la construction, tous types de logements confondus, confirment et amplifient cette évolution positive, même s'il ne s'agit pas encore des chiffres définitifs.

535.000 autorisations et 421.000 mises en chantier

Au total, l'année 2011 a enregistré près de 535.000 autorisations de construction de logements, dont 466.000 constructions neuves et 69.000 constructions sur bâtiment existant. Ce chiffre est en hausse de 17,9% par rapport à 2009 et il faut remonter à avril 2008 pour retrouver une série de douze mois offrant une progression similaire. Cette référence calendaire est le signe que le logement a retrouvé en 2011 sa dynamique d'avant la crise. La tendance à la hausse semble même s'accélérer sur le dernier trimestre, puisque la progression des autorisations est de 34,3% sur les derniers mois (par comparaison avec le dernier trimestre 2010). En termes de typologie, ce sont les logements collectifs qui se taillent la part du lion, avec 247.648 logements autorisés (+37,3% en 2011). Suivent les logements individuels purs (173.407 logements et +3,6%) et les logements individuels groupés (80.115 logements et +9,7%). S'y ajoutent 33.634 logements en résidences (+2,8%).
Ces grandes tendances se retrouvent également dans les mises en chantier. Avec 421.306 logements l'an dernier, elles progressent de 21,8%. Le collectif prédomine nettement, avec 192.741 logements mis en chantier (+33,9%), devant la maison individuelle pure (145.213 logements et +13,8%). Le CGDD précise que "tous les segments font preuve de dynamisme". Il faut remonter à août 2008 pour retrouver des progressions similaires. Sur le dernier trimestre 2011, près de 134.000 logements ont été mis en chantier, soit une hausse de 27,6% sur la même période de 2010.
Moins officiel, mais tout aussi significatif, un autre signe témoigne de ce dynamisme retrouvé de la construction. Le Seimat (Syndicat des entreprises internationales de matériels de travaux publics) a en effet publié, le 31 janvier, ses chiffres 2011. Ils montrent une progression de 34% du nombre de machines vendues (+30% en valeur). Cette hausse ne suffit cependant pas à retrouver le niveau record de 2007-2008.

2012 ne sera pas 2011

Dans sa courte note de conjoncture, le CGDD livre les chiffres bruts, mais ne fournit ni explications ni prévisions. Il est cependant difficile de ne pas voir dans ces bons chiffres 2011 l'effet, au moins partiel, des réformes du dispositif Scellier et du nouveau prêt à taux zéro (PTZ+). La suppression programmée du premier et le durcissement relatif du second ont sans doute favorisé des phénomènes d'anticipation et des effets d'aubaine. L'année 2012 pourrait donc s'annoncer moins favorable en matière de logement, certains experts tablant sur un recul de 10% des mises en chantier. Plusieurs phénomènes pourraient en effet se conjuguer : la dégradation de la conjoncture - François Fillon a annoncé, le 31 janvier, une révision à +0,5% de la croissance du PIB en 2011 -, les inquiétudes des ménages sur l'avenir, la crise de l'Union européenne et de l'euro, l'impact - cette fois-ci négatif - de la suppression du Scellier et du durcissement du PTZ+... Sans oublier l'attentisme propre à une année électorale.
Face à ces inquiétudes, le gouvernement table sur les effets des mesures annoncées le 29 janvier par Nicolas Sarkozy (voir notre article ci-contre du 30 janvier, ainsi que notre article de ce jour lié aux réactions). Il en attend la construction d'environ 170.000 logements supplémentaires sur quatre ans : 130.000 au titre des opérations sur des terrains cédés - aux prix du marché - par l'Etat (dont 50.000 en Ile-de-France grâce à environ 400 cessions) et environ 40.000 au titre de la majoration de 30% des droits à construire du COS. Plutôt réservé sur les effets du "bonus de COS" - qui peut aussi pousser à une hausse du foncier -, les professionnels sont plus optimistes sur l'impact positif des cessions de terrain. Mais compte tenu de la lourdeur de ces opérations, leur effet sur l'exercice 2012 sera très marginal. En matière de logement, l'année 2012 ne devrait donc pas ressembler à 2011...

 

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