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Réforme de la formation professionnelle : la FFP mesure l'impact des pistes actuellement sur la table

La Fédération de la formation professionnelle a fait le calcul : l'amélioration d'un point du taux d'accès à la formation professionnelle pourrait générer 7,4 milliards d'euros. Dans son rapport publié le 11 octobre 2017, la FFP chiffre l'impact des mesures annoncées par Emmanuel Macron lors de sa campagne, et celui de ses propres propositions, présentées en juin 2016 dans son livre blanc pour "Libérer la formation".

Alors que le gouvernement poursuit cette semaine sa concertation avec les partenaires sociaux pour préparer les réformes de l'apprentissage, de la formation professionnelle et de l'assurance-chômage, la Fédération de la formation professionnelle (FFP) apporte son éclairage. Dans un rapport du 11 octobre 2017, réalisé avec l'appui du cabinet Roland Berger, elle fait le point sur l'impact des mesures actuellement sur la table : celles portées par Emmanuel Macron, et les propositions que la fédération a elle-même présentées en juin 2016 dans son livre blanc pour "Libérer la formation".
En préalable, la FFP met les choses au clair : le chiffre de 32 milliards d'euros que la formation professionnelle est censée coûter aux entreprises, à l'Etat, aux collectivités locales et aux particuliers est "trompeur", signale-t-elle, car il intègre les coûts de remplacement des salaires et allocations chômage des individus formés, qui représentent 50% du coût total, soit environ 16 milliards d'euros. En face de ce chiffre, la FFP s'applique à mettre en valeur le chiffre d'affaires global du secteur, 6,8 milliards d'euros en 2014, réalisé par les acteurs de la formation, dont 97% sont des entreprises privées.
Mais si 17 millions de personnes bénéficient du système de formation professionnelle chaque année sur une population de 47 millions de personnes en âge de travailler, le nombre important d'acteurs, la place de la prescription et de l'intermédiation par les financeurs publics et paritaires "tendent à créer des distorsions de concurrence et des inégalités dans l'accès à l'offre de formation", signale le rapport.

Un taux d'accès à la formation amélioré d'un point générerait 7,4 milliards d'euros

La FFP analyse l'impact d'un meilleur investissement dans la formation : un taux d'accès à la formation professionnelle amélioré d'un point permettrait de générer 7,4 milliards d'euros.
Par ailleurs, le ciblage des publics précaires avec la mise en place du plan d'investissement gouvernemental de 57 milliards d'euros, dont 15 milliards sont fléchés sur la formation et notamment celle des jeunes peu qualifiés, permettrait d'augmenter le PIB de 0,1% par an, et d'économiser 5,8 milliards d'euros sur cinq ans du fait de la réduction du chômage, d'après le rapport.
La FFP identifie un gain additionnel de 2,5 milliards d'euros sur cinq ans, à travers l'optimisation du système : une simplification du compte personnel de formation (CPF), la fin du monopole de prescription des demandeurs d'emploi et une réforme de la certification professionnelle.

Accroître l'agilité et la performance globale du système

Pour compléter le tableau, la FFP mesure l'impact des autres propositions qu'elle a portées dans son livre blanc, comme le recentrage des organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA) sur la professionnalisation et les politiques collectives de branche (gain de PIB de 0,25% sur la première année) et la réaffectation du financement des contrats aidés vers celui des contrats de professionnalisation (gain de 192 millions d'euros). La FFP propose aussi la mise en place d'un crédit d'impôt à hauteur de 50% des dépenses de formation (coût de 900 millions d'euros et hausse d'environ 0,8% du PIB par an) et d'un compte épargne formation, sur le modèle du compte épargne classique auprès d'une banque (hausse progressive du PIB jusqu'à 0,8% en 2021). Enfin, un crédit impôt formation stimulant l'investissement dans la formation par les TPE et PME pour leurs salariés permettrait d'augmenter de 0,5% par an le PIB pour un coût d'un milliard d'euros en année pleine.
Au-delà des impacts quantitatifs, "ces mesures permettent d'accroître l'agilité et la performance globale du système français de formation en réduisant les freins à l'accès à l'offre de formation", assure la FFP. Reste à savoir si elles correspondront aux choix du gouvernement. Réponse dans quelques jours, avec les premières orientations gouvernementales sur la transformation profonde annoncée de la formation professionnelle et de l'apprentissage.

 

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