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Santé - Trois ministres pour lancer le comité de pilotage de la Grande Conférence de la santé

Marisol Touraine, Najat Vallaud-Belkacem et Thierry Mandon - désormais secrétaire d'Etat chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche - ont lancé, le 22 juin, les travaux du comité de pilotage de la Grande Conférence de la santé, qui doit se tenir en janvier 2016. Le principe de cette conférence nationale, décidée un peu en catastrophe, avait été annoncé par Manuel Valls le 10 mars dernier (voir notre article ci-contre du 11 mars).

Faire face à la fronde des professionnels de santé

Il s'agissait alors, dans un climat de tension et de manifestations du monde médical, de désamorcer les craintes des médecins, et plus particulièrement des jeunes praticiens, face à certains aspects de la stratégie nationale de santé et du projet de loi de santé - comme la généralisation du tiers payant -, dont la commission des affaires sociales de l'Assemblée devait débuter l'examen dès le 17 mars. Pour le Premier ministre, à quelques jours d'une grande manifestation du corps médical fixée au 15 mars, l'objectif était de "tracer des pistes sur l'avenir à moyen terme de notre système de santé et se donner un calendrier". Manuel Valls précisait même que "le projet de loi santé n'a pas vocation (...) à régler toutes les questions abordées (...) lors des concertations de ces derniers mois", ajoutant que "la loi donne le cadre (...) mais la réflexion globale doit se poursuivre"
Trois mois plus tard, le climat s'est nettement apaisé, en particulier après la réécriture complète par le gouvernement des articles les plus contestés du projet de loi Santé (voir notre article ci-contre du 24 mars). Mais la conférence nationale de santé est désormais lancée, au risque d'offrir à nouveau un point de cristallisation.

Une feuille de route en janvier 2016

Dans leur communiqué commun du 22 juin officialisant le lancement du comité de pilotage de la Grande Conférence de la santé, les trois ministres signataires restent d'ailleurs assez discrets. Ils se contentent ainsi d'indiquer que cette conférence "marquera un nouveau temps fort d'échanges entre les acteurs de notre système de santé". En attendant, le communiqué précise toutefois que les ministres ont insisté, lors de la réunion de lancement du comité de pilotage, sur trois points relativement consensuels : la formation initiale et continue des professionnels de santé, les métiers et compétences, et les parcours professionnels et les modes d'exercice.
Dans la lettre de mission adressée le 11 mai dernier à Lionel Collet - conseiller d'Etat et professeur de médecine -, qui doit co-présider le comité de pilotage avec Anne-Marie Brocas, inspectrice générale des affaires sociales (Igas) et présidente du Haut Conseil pour l'avenir de l'assurance maladie, Manuel Valls était un peu plus disert. Il précisait notamment que la conférence devra "répondre au malaise exprimé par de nombreux acteurs du monde de la santé face à l'évolution des métiers et des parcours professionnels". Songeant plus particulièrement aux "jeunes professionnels", le Premier ministre visait notamment "la régulation démographique ou les conditions d'installation, les complémentarités entre ville et hôpital, les modes d'exercice et de rémunération ou la protection sociale, ou encore les questions de responsabilité professionnelle".
La Grande Conférence de la santé prévue en janvier prochain devrait prendre la forme "d'une ou deux journées de débat, à l'issue desquelles le gouvernement rendra publique une feuille de route pour les années à venir, avec des lignes directrices claires et des mesures concrètes dont la traduction pourra être, si nécessaire, législative (PLFSS...)". 

 

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