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Villefranche-sur-Saône, Chambéry et Pau : le trio de tête du premier palmarès des centres-villes dynamiques

L'association Villes de France et la société Mytraffic ont publié ce lundi 22 mars un palmarès inédit sur la "résilience" des centres-villes des villes moyennes depuis le début de la crise. Ce palmarès se fonde sur le nombre de passages enregistrés chaque mois.

Villefranche-sur-Saône, Chambéry et Pau sont les trois villes moyennes dont les centres sont les plus "résilients" depuis le début de la crise sanitaire. C’est le résultat du premier palmarès des centres-villes dynamiques publié par l’association Villes de France, lundi 22 mars. Ce classement recense "les 30 villes moyennes avec la plus forte fréquentation" entre le début de la crise sanitaire en mars 2020 et janvier 2021. Il se fonde sur des technologies "qui n’existaient pas il y a encore deux ans" : le logiciel de Mytraffic, "leader européen dans l’analyse du flux piéton", qui récolte les données de géolocalisation "anonymisées" des applications mobiles, après que l'utilisateur a donné son accord. Mytraffic a ainsi passé au crible les déplacements dans plus de 180 centres de villes moyennes (moins de 100.000 habitants) en France métropolitaine. "Les villes d’Île-de-France, les villes présentant une continuité urbaine avec des métropoles, et les villes touristiques (présentant de très fortes variations saisonnières) ont été retirées", précise Villes de France.

À ce jeu, Villefranche-sur-Saône (Rhône, 36.288 habitants) a enregistré 2,5 millions de passages mensuels en moyenne dans son centre entre mars 2020 et janvier 2021, Chambéry (Savoie, 58.833) 2,10 millions et Pau (Pyrénées-Atlantiques, 76.275) 1,82 million. Viennent ensuite Arras, Valenciennes, Colmar. Charleville-Mézières, Brive-la-Gaillarde et Romans-sur-Isère ferment la marche avec plus d’un million de passages mensuels chacune.

Toutes les villes du palmarès ont réussi à maintenir "un flux moyen équivalent à 76 % de leur niveau pré-Covid (mesuré en janvier-février 2020), malgré deux confinements, un couvre-feu et des fermetures de restaurants et sites culturels".

Les Hauts-de-France sortent du lot

Ces villes moyennes ont pu bénéficier de l’afflux d’habitants des métropoles mais les résultats sont aussi "le fruit d’une stratégie de long terme", sachant que dans 25 des 30 villes du palmarès les maires sont en place depuis au moins sept ans. Aucun territoire n’a le "monopole du dynamisme" avec dix régions représentées. Avec trois villes dans le "top 10", les Hauts-de-France sortent quand même du lot. De même Auvergne-Rhône-Alpes place six villes dans les 30.

Villes de France et Mytraffic identifient cinq facteurs de réussite : la concentration d’activités, l’équilibre entre l’accessibilité et la piétonnisation des centres-villes, la rénovation du patrimoine historique, le management volontariste (postes de managers de centre-ville, création de foncière commerciale, appartenance au programme Action coeur de ville…) et un tissu de commerçants "proactifs". "Ce palmarès illustre la montée en puissance des villes moyennes, et le programme Action cœur de ville y est pour quelque chose", souligne Caroline Cayeux, présidente de Villes de France et maire de Beauvais (Oise). Beauvais qui se situe à la seizième place. "La crise sanitaire pourrait ainsi marquer un basculement pour les villes moyennes. Après des décennies de difficultés structurelles, des maires ont su renverser la tendance et rendre leur centre-ville dynamique", se félicite l’association, dans un communiqué. Un baromètre diffusé en septembre par Villes de France estimait à 400.000 le potentiel d’installation dans les villes moyennes de nouveaux habitants venus des métropoles.