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Aide à domicile : près de 100% des départements ont attribué la prime, mais dans le désordre

Juste avant Noël, la ministre déléguée chargée de l'autonomie a publié un bilan du versement par les départements de la prime Covid aux personnels des service d'aide à domicile, carte à l'appui. Seuls deux départements ne l'auraient pas attribuée. Pour les autres, les écarts de montants sont importants d'un département à l'autre.

Dans un premier temps, les personnels des service d'aide à domicile (Saad) avaient été les grands oubliés de la prime Covid-19, promise – et versée – aux personnels des établissements de soins et des Ehpad. L'oubli initial a toutefois été réparé par "l'accord de Toulon", signé le 4 août dernier entre l'État et l'ADF (Assemblée des départements de France) et actant le principe d'une prime forfaitaire financée à parts égales par les deux parties (en réalité par l'assurance maladie pour le compte de l'État, comme dans le cas des hôpitaux et des Ehpad). 

Seuls deux départements manquent encore à l'appel

Juste avant Noël, la ministre déléguée chargée de l'autonomie a publié un bilan de cette opération, pour laquelle l'État a apporté un financement de 80 millions d'euros. Dans un communiqué du 17 décembre, Brigitte Bourguignon précise que "bien que [les personnels des Saad] n'étant pas sous la compétence de l'État, il lui paraissait injustifié que ces salariés, qui ont fait preuve du même dévouement pour soutenir à domicile nos concitoyens en perte d'autonomie ou en situation de handicap, ne soient pas également reconnus, au-delà d'une petite vingtaine de départements ayant pris l'initiative d'une prime Covid". Avant l'accord de Toulon, plusieurs départements avaient en effet déjà décidé, de leur propre chef, de verser une prime à ces personnels, qui sont pour la plupart des salariés de droit privé. 
En l'occurrence, le bilan dressé par le ministère prend la forme d'une carte de départements, montrant la situation dans chacun d'eux. Côté positif, il en ressort que la quasi-totalité d'entre eux a bien instauré cette prime Covid pour les personnels des Saad. En effet, seuls deux départements manquent encore à l'appel, du moins au jour de l'établissement du bilan : le Jura et la Loire. Pourtant, dans un communiqué du 5 août, au lendemain de l'accord de Toulon, Claude Pernot, le président du conseil départemental du Jura, se félicitait de cet accord et indiquait que "le département du Jura, garant des solidarités sociales et territoriales, répondra présent à cette invitation à la solidarité nationale".

Des montants très variables, en attendant les mesures de fond

Si la prime Covid pour les salariés des Saad est ainsi quasi généralisée, la carte publiée par le ministère montre en revanche que son montant varie fortement selon les départements. Dans une douzaine de départements, dont les Bouches-du-Rhône et les Hauts-de-Seine, la prime a bien été décidée mais son montant n'était pas connu du ministère. Dans une autre douzaine de départements, dont la Seine-Maritime, le Finistère et les Yvelines, le montant de la prime est relativement modeste, puisqu'il se situe entre 250 et 750 euros. Enfin, dans les trois quarts des départements, la prime est conforme à l'esprit d'origine de la mesure, puisqu'elle se situe entre 1.000 et 1.500 euros. Il convient toutefois de rester prudent avec les comparaisons, dans la mesure où certains départements ayant attribué une prime inférieure à 1.000 euros ont parfois compensé par d'autres mesures en faveur des personnels des Saad.
En tout état de cause, le versement de la prime Covid n'épuise pas la question de l'attractivité et de la revalorisation des métiers de l'aide à domicile. Dans son communiqué, Brigitte Bourguignon souligne donc qu'elle "sera attentive à l'attractivité des métiers et à la réduction des écarts salariaux, compte tenu des rémunérations particulièrement faibles depuis longtemps dans ce secteur pourtant essentiel". Elle rappelle notamment qu'elle a "invité les partenaires sociaux de la branche de l'aide à domicile à rechercher, d'ici mars 2021, un accord sur le calendrier d'application d'une revalorisation ambitieuse des grilles et des salaires" (voir notre articledu 20 novembre 2020), mais aussi qu'elle "a fait voter au Parlement une dotation à la caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) de 150 millions d'euros en 2021 et de 200 millions d'euros ensuite, dans la loi de financement de la sécurité sociale pour 2021, pour aider les départements à mobiliser les financements nécessaires" (voir notre article du 19 octobre 2020).

 

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