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Transports - LGV Tours-Bordeaux : le conseil général de Charente-Maritime suspend son financement

Le conseil général de Charente-Maritime a voté le 25 octobre la suspension de sa part de financement à la construction de la LGV Tours-Bordeaux, réclamant notamment "des assurances" quant aux prolongements vers Toulouse et l'Espagne. "Le communiqué ministériel est très flou sur les dates. On parle d'horizon 2024" pour Bordeaux-Toulouse "et 2027" pour Bordeaux-Dax. Les prolongements depuis Bordeaux vers Toulouse et Dax ont été estimés à 9,1 milliards d'euros.
"Si les choses ont un peu avancé, je considère que le dossier n'est pas solide", a indiqué à l'AFP le président UMP du département Dominique Bussereau. "Et lorsque le ministre déclare qu'il ne veut pas de financement privé, dans l'état des finances publiques surtout si l'État est obligé à des concessions sur l'écotaxe, il n'y aura pas d'argent pour payer", a ajouté l'ancien secrétaire d'État aux Transports qui a notamment mis en place le partenariat public-privé pour la construction de LGV Tours-Bordeaux.
Dominique Bussereau reconnaît que cette décision est également liée à "l'achèvement de l'A831" entre Fontenay-le-Comte (Vendée) et Rochefort (Charente-Maritime), où malgré une convention de financement, l'Etat, selon lui, veut "que seules les collectivités payent". "Nous rendons à l'État la monnaie de sa pièce", a affirmé Dominique Bussereau, évoquant aussi le report après 2030 de la LGV Poitiers-Limoges.
Plusieurs collectivités, comme la région Poitou-Charentes, le conseil général des Pyrénées-Atlantiques et la communauté de communes de Pau ont déjà annoncé la suspension de leur financement, ou le refus de s'engager dans le panel de 57 collectivités contribuant à la LGV Tours-Bordeaux qui mettra en 2017 Bordeaux à 02h05 de Paris.
Par ailleurs, deux conseils généraux et huit communautés de communes ont reçu le 25 octobre un courrier de relance de RFF, le concessionnaire de la ligne. "C'est un simple courrier administratif de facturation. RFF a le souci normal de tenir sa trésorerie", a-t-on indiqué à RFF, soulignant que ces courriers portent sur "des montants significatifs".
Dominique Bussereau a aussi critiqué le calendrier ministériel des lignes nouvelles. "J'avais prévu qu'après l'arrivée de la LGV à Bordeaux on commence immédiatement vers Toulouse" car "on ne peut pas laisser la 4e ville de France à l'écart du reste de l'Europe du TGV. Prendre du retard sur Toulouse est une erreur magistrale", a-t-il estimé. "Et puis on a signé des accords avec l'Espagne qui termine son TGV au Pays basque et on ne peut pas bloquer le développement économique de la péninsule ibérique", a-t-il ajouté.
 

 

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